Poolel Diery, colombe des savanes, Poolel Diery !
Jappements d’une meute à l’assaut !
Couinements compatissants de souriceaux ?
«Mi fugue-mi raison» ? Laisse-les conjecturer !
Libre à la cohorte d’aboyer ; écoute plutôt Berlioz :
Des cailloux de la lapidation ? Fais-en un piédestal au-dessus des demeurés !
Qu’il te plaise de retourner à la source ; à la source, chère «lamantine», il faut boire ;
A la mare de Malicounda, l’esprit des ancêtres veille ;
Poolel Diery, Colombe des savanes, Poolel Diery !
Résistant à la morsure du froid, vraiment qu’il te plaise de faire cocorico ;
Les anges de Dakar et de Navarre juchés à même les arbrisseaux
Te feront protection de leurs nobles ailes en sécurisés chapiteaux.
Prends leçon dans le livre de la félicité ;
«A côté de la difficulté est certes une facilité» !
Quand même souviens t’en ! Le cordon ombilical est unique ; ainsi en a voulu Dieu !
Quand même souviens t’en ! Le lien de sang n’a pas son pareil ; rien ni personne n’y peut !
Sois amie de qui veut, quand tu veux ; Sois ta force, sois ton âme ;
La liberté est une chimère bien de chez nous, mais aussi d’ ailleurs ;
Dis-leur ! Le fauve dans la brousse touffue des illusions : tu braveras !
Aura en bandoulière, parée de sa crinière, en lotus dans la clairière,
Egrène ton chapelet nacré de crocs, psalmodie sur son cuir, ton tapis de prières.
Poullo-Kalhaldi dogatta ! La poudre d’escampette t’est inconnue ; ta chair ne sera objet de festin.
Le Peul-Taureau ne recule que pour s’élancer ; et tu n’es pas la pauvre biche qui brame ;
Dis-leur, qu’on peut douter de soi, des choses et des êtres ;
Mais dis-leur, toi, tu ne douteras point de LUI, LUI le Seul Maître !
Va à la quête, va à la diète, silence et introspection, cherche l’absolu loin du superflu
Nanndouddi ndiw datta : même plumage, même envol, même ramage : les mêmes rapaces ?
Non ! Montre leur à eux que tu ne voles pas dans le même espace ;
Laisse-toi porter par le vortex des courants ascendants,
Pour des degrés supérieurs d’indépendance et de savoir.
Sang de berger au nez fin, sois invulnérable aux becs et serres avides de sang ;
Fi de leur fiel de plomb, à toi l’immensité bleue, rapportes-en des merveilles ;
Par monts et vaux, comme ton aïeul nomade ; va au large acquérir ;
Migre vers les belles prairies de la connaissance ; va au loin quérir ;
Ta réussite sera celle que tu t’es choisie ; attendent ton sourire la mère et la mère-patrie.
Là-bas, au pays du spleen, le combat est d’esprit,
Alors Esprit supérieur, tu vaincras ;
Les inégalités et aspérités au sol s’effacent,
Douce liane du savoir, tu le sais, au fur et à mesure que l’on s’élève dans l’espace ;
Tangue, vogue, virevolte au gré des flux et reflux ;
Sois debout et chevauche encore et encore la prochaine déferlante.
Dis-leur : cette courte vie n’est qu’écume et la chose la plus partagée en est le destin ;
Leur coassement de mauvais augure ne peut corrompre la mélodie céleste. Danse avec eux et ose !
La colombe telle «l’aigle qui ne fuit pas la tempête, s’en sert pour prendre de la hauteur»
Poolel Diery, colombe des savanes, Diary Sow !
Qu’il te plaise d’être aigle au pays de la neige fondante.
Un tonton inconnu
Yoro Ba EPI
Ecrivain Poète Ingénieur Dea Petrochimie
agnamgodo@gmail.com