Dès que l’affaire a été portée à la Police par la présumée violée, l’accusé s’est entouré d’avocats, et même la tenancière du Salon de massage où le viol se serait produit, a eu droit à un Avocat pour l’assister et s’exprimer à son nom ?
Pourquoi Adja, qui a porté plainte, n’ a pas bénéficié immédiatement de l’assistance du « Réseau Siggil Jigën », ni de « l’ Association des Femmes Juristes du Sénégal » ( AJS) qui , pourtant, se sont battues bec et ongle pour avoir ce droit d ’assistance, afin de mettre la présumée victime à l’abri de toutes pressions familiales, religieuses ou politiques, et même d’ester en justice en son nom, comme la loi le leur autorise ?
« Réseau Siggil Jiguën » s’est réfugié dans un communiqué, derrière le fait que « l’affaire est pendante en justice », alors qu’elle n’était qu’au stade d’enquête préliminaire de la Police, là où la présumée victime avait beaucoup plus besoin de leur assistance, pendant que son employeur en disposait déjà, et que l’accusé avait refusé de répondre à la Police en évoquant la levée au préalable de son immunité parlementaire en tant que Député de la République ,alors qu’il pouvait de son propre gré aller répondre sans qu’aucun de ses droits ne soit violé !
Devant de telles attitudes de ces deux organisations sensées les protéger et les encadrer en cas de violence ou de viol, durant leur audition à la Police, comment une femme présumée victime d’une agression ou de viol, pourrait – elle encore leur faire confiance ?
Comment, devant une telle forfaiture, la Société pourrait-elle leur accorder une légitimité quelconque de faire un plaidoyer en faveur de ses présumées victimes de violence ou de viol ?
La société est d’autant plus embarrassée d’avoir vu que les principales organisations de Défense des Droits Humains au Sénégal, se sont plutôt préoccupées du respect des Droits de l’accusé de viol, que de celle qui s’est déclarée présumée victime de celui dont elles défendent le droit, avec une telle dévotion jusqu’ refuser de condamner le vandalisme qui est le fait des partisans de celui dont ils réclament le respect de ses Droits !
Ce dénie quasi général de droit à une assistance judiciaire durant son audition à la Police, est allé aujourd’hui, dans la presse, jusqu’à lui reprocher d’avoir eu recours à l’assistance de quelqu’un ayant des compétences juridiques, pour rédiger sa plainte !
Est-ce pour fuir une telle systématisation de « connivence abominable » avec l’accusatrice, que ces deux organisations ont fui, si honteusement, leur responsabilité de défendre une femme de modeste famille » ?
Toute cette attitude laisse croire que la présumée victime n’en est pas une, alors que l’affaire n’est pas encore pendante devant la Justice, puisque même le Juge instructeur désigné, ne peut initier aucune procédure contre l’accusé, tant que son immunité parlementaire n’est pas levée !
Ne cherche t- on pas ainsi à « étouffer l’affaire » pour qu’il n’y ait pas de procès, qui seul, pourrait édifier les Sénégalais dans cette affaire de mœurs ?
Est-ce une manière de dire aux femmes, que face au comportement de n’importe quelle personnalité politique, elles ne peuvent espérer obtenir aucune justice dans ce pays, et à contrario, dire aux hommes, cette loi qui criminalise le viol ne les concerne nullement !
Donc, pour éviter que la culture de l’impunité face aux violences faites aux femmes et/ou au viol, ne soit si officieusement légalisée dans notre pays, les organisations de femmes dans les syndicats et les partis de Gauche, devraient cesser ,par souci de voir les cas qu’elles défendent être « stigmatisés de politiques », de concéder aux organisations de la société civile, les prérogatives exclusives de défense des droits des femmes.
Elles viennent de prouver avec « l’affaire Adja Sarr/Sonko », leur limite sociale, qui les disqualifie totalement dans ce combat.
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 12 février2021