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Affaire Sweet Beauté Massage : D’une étincelle, Un Feu De Brousse

Affaire Sweet Beauté Massage : D’une étincelle, Un Feu De Brousse

Entre deux enterrements, la tendance de l’heure est à la sulfureuse «Affaire Sweet Beauté Massage», dont on fait tout un boucan, et qui fait les choux gras de l’oisiveté populaire. Cette affaire, du fait de ses allures burlesques, a suscité notre curiosité, histoire d’en revisiter la trame, et mettre le doigt sur quelques gaucheries manifestes. Objectivement, et sans aucun parti-pris.

Car des histoires de viols rebutants survenus à Paris, New York ou plus récemment Nairobi, on en a lu, on en a entendu. Des complots politiques machiavéliques pour la conquête d’un Trône de Fer, on en a bavé, sur huit saisons intenses, de Port-Réal et Westeros, à Winterfell. Tout ça pour dire que les vrais drames et complots, ceux ponctués d’épisodes délictueux, on sait les reconnaître, du coin de l’œil.

Le plus rocambolesque dans cette affaire est d’abord ce récit, tendance rock’n’roll -western- cow-boy, où un «John Wayne Sonko», prétendu assaillant, aurait «sailli» la donzelle accusatrice et non consentante, avec deux gun ! Il y a lieu de s’arrêter là pour se demander ceci : à supposer qu’il en ait tenu un dans chaque main, se serait-il alors servi de ses dents, dans la foulée, pour soulever les pans de son camouflant djellaba de «dokhkatou goudiwou couvre-feu» ?? Il faut avouer que cela aurait rajouté un sacré mordant à la narration.

Une autre question saugrenue émerge : après avoir été averti d’un complot imminent contre lui ourdi, qui, de l’occasion ou du larron, a précipité dans le gouffre, le coureur Présidentiel favori, réputé Présidentiable et député, chef pressenti de l’opposition et de surcroît leader d’une bonne partie de notre jeunesse ? On ne le saura sans doute jamais. Tant pis.

Entre deux intrigues, il est à relever un fait cocasse : un homme qui ne consent pas à serrer la pince à la maîtresse des lieux, mais s’accommode de se faire pincer les côtelettes par deux «sweet beautés» célibataires, ne s’expose-t-il pas de facto à la compromission ? Passons.

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Aussi, restons dans le domaine du farfelu toujours, pour parler de cette accusation directe et très hâtive contre le président de la République. Car, hormis les questions pendantes à la froideur politique, aux calculs politiciens et tous les défauts du monde prêtés au bonhomme, aucun juge ni djinn ne saura lui reprocher d’avoir fait passer les lombalgies de quiconque pour une affaire de sécurité intérieure. Passons encore.

Pour ne pas tirer en longueur et avoir à repasser tout le film, on arrêtera la liste ici, sur ce constat ferme, et assumé : il serait sérieusement bouffon de penser qu’un Etat, qui aurait assidûment tricoté une conspiration depuis des mois, et y consacré toutes ses ressources humaines, logistiques et administratives, puisse s’y prendre si maladroitement, au point d’envoyer au final un jeune homme penaud, dans une banale voiture noire, pour récupérer la précieuse preuve du délit. Bref.

Pour les férus de cinéma que nous sommes, il manque clairement de gros blocs de puzzle. Alors, à vrai dire, dans cette affaire tirée par tous les bouts de la perruque, seuls quatre constats méritent véritablement d’être établis comme règle générale :

1. Nous vivons une époque bien différente des précédentes, qui exige des hommes qu’ils s’attèlent urgemment à discipliner leurs instincts, histoire de ne pas se retrouver dans de drôles de situations. 2. L’autre urgence concerne nos chères jeunes filles, et nous commande de les raisonner au principe catégorique de refuser de se complaire dans le tumulte ou d’en sous-estimer les désastres sur le long terme, quelle que soit l’ascension sociale ou financière recherchée !

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3. Pour ne plus «prêter le flanc», il est du ressort de notre jeune espoir Présidentiable de faire assumer à ses épouses la charge de lui délier les nœuds de son arthrose dorsale.

4. Enfin, il ne faudrait pas manquer au passage de reconnaître à la jeune accusatrice ce qu’elle est véritablement : une malheureuse orpheline de mère, victime des turpitudes d’une vie décousue. Souffrant peut-être de troubles de la personnalité : Mytho, Schizo, Bipo. Ou une petite écervelée aux prises avec une furieuse envie de se payer un Kenzo. Qui sait ? En tout état de cause, elle mérite notre compassion et notre profonde désolation, en lieu et place des orties, des pierres, de la braise et de l’opprobre, qu’on lui jette sans répit.

Tout bien considéré, bou gnou wakheunté deugg rek té Yalla takh, la sagesse nous invite ici, toutes et tous, juges comme parties, à tout bonnement clôre l’épisode de ce vaudeville grotesque. Au risque de nous esquinter les neurones sur de vaines tentatives de reconstitution maladroite de séquences qui relèvent soit du loufoque soit du domaine strictement privé et consenti.

Eviter de faire d’une petite étincelle un fatal feu de brousse est la seule urgente décision à prendre de tous côtés, pour préserver la paix et la sérénité. Car si le burlesque ne tue pas, la pandémie, elle, ne s’en ménage pas. Alors revenons à nos moutons du Covax, au nom de nos vies, de celles des nôtres, et par respect pour les 700 déjà perdues.

Awa NGOM DIOP Telfort

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Femme de paix sans affiliation politique

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