Des informations, faisant état d’un recrutement de plus 3700 enseignants, avaient fini de faire le tour du Sénégal. Ce qui d’ailleurs avait commencé de faire espérer beaucoup de jeunes sénégalaises et de jeunes sénégalais qui n’arrivent toujours pas à décrocher ne serait-ce un stage à fortiori un emploi. Depuis quelques années avec le secteur de la santé, l’enseignement restait la principale issue pour les jeunes diplômés qui se sont reconvertis en aviculteurs, en gérants de bazar, en vendeurs de café Touba et de Wass, voire même en Tiak Tiak.
Donc après les manifestations du début du mois de mars, cette annonce est venue à son heure mais hélas c’était sans compter avec le porte parole du Ministère de l’Éducation Nationale qui s’est illustré par une précision malencontreuse, malheureuse ou à la limite même ridicule. En fait, le porte parole du Ministère a le cran de nous dire que 2500 parmi ces 3700 ont déjà été recrutés. Dans un bégaiement et des justifications tirées du cheveu, il a expliqué comment ces 2500 ont déjà été recrutés mais sans nous dire qui sont-ils.
Quand même, pourquoi vous ne nous respectez et pourquoi vous jouez de nous comme bon vous semble ? Pourquoi avancer un nombre de 3700 si déjà les 2500 ont été recrutés ? Vous devez faire passer la patrie avant le parti et mettre les sénégalais au même pied sans distinction de chapelle politique ni de terroir encore moins de bras long.
Vous devez veiller à ce que l’égalité des citoyens sénégalais devant le service public et devant l’emploi soit effective. Est-ce qu’on a besoin de connaitre quelqu’un ou de connaître quelqu’un qui connaitre quelqu’un pour espérer décrocher un emploi.
A son accession à la magistrature suprême, le Président de la République s’était engagé à corriger les inégalités sociales. Où en est-il. La jeunesse, surtout non partisane, est toujours au chômage, laissée à elle-même, méprisée et finalement traitée de oisifs errants. Pourquoi faire naître ces faux espoirs qui, à la limite, ne feront qu’attiser le feu de la révolte et de la colère grandissante nées du mal vivre et de mal bouffe.
Il est temps pour vous, messieurs du gouvernement, de prendre en charge les difficultés des populations sénégalaises et essayer d’y apporter des solutions durables.
M. Baba DIAKHATÉ