C’est avec émotion que j’ai appris la nouvelle du décès de Thione Ballago Seck qui intervient alors que nous n’avons pas encore fini de pleurer la disparition d’une dizaine de jeunes arrachés brutalement à l’affection de leurs familles à la fleur de l’âge lors des événements très douloureux et regrettables que nous venons de vivre.
Thione Seck était un monument de la musique sénégalaise. Ses mélodies et paroles resteront pour les générations actuelles et futures un legs plein d’enseignements.
Malgré les conditions carcérales difficiles dans lesquelles nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois, je garde en mémoire le souvenir d’un homme digne, courageux, croyant, pieux et viscéralement attaché aux valeurs du mouridisme fondées notamment sur le travail qu’il considérait, en fervent talibé, comme un moyen élevé de prière et de méditation.
C’est en effet à la prison de Reubeuss que j’ai eu la chance de côtoyer l’homme et de découvrir l’artiste multidimensionnel et le grand parolier pour lequel j’ai toujours eu beaucoup de considération et d’estime. Aujourd’hui encore, les conseils et encouragements de l’ami et du frère qu’il est devenu au fil de nos rencontres résonnent encore dans mes oreilles.
Je voudrais, du fond du cœur, présenter mes condoléances les plus sincères à son épouse et à ses enfants, ainsi qu’à toute sa grande famille du milieu culturel. Mes condoléances vont également à Wally Seck qui a l’immense défi de garder haut le flambeau transmis par son illustre père.
Je prie Allah, dans sa Miséricorde, de l’accueillir dans son Paradis Firdawsi. Que la terre de Yoff lui soit légère.