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Lettre Ouverte Au Président De La République (moussa Gning)

Lettre Ouverte Au Président De La République (moussa Gning)

Monsieur le président, dans ses derniers retranchements le chat sorts ses griffes et assaillit
Je te tutoie, aujourd’hui, non par insolence mais par interpellation voulant simplement être entendu et compris. Monsieur le président, te rappelles-tu l’après midi du 23 juin 2011 durant laquelle nous étions ensemble à la pace Soweto (devant les grilles de l’assemblée nationale), humant malencontreusement et désagréablement mais stoïquement et dignement cette atmosphère suffocante au gaz lacrymogène ? Ceinturés de part et d’autre d’hommes armés jusqu’aux dents, nous fumes imperturbables pour ne pas dire inébranlables. Pourquoi ? Parce qu’il fallait dire non !
Ah oui dire non à une injustice !
Dire non au projet de dévolution monarchique du pouvoir, dire non à la corruption, au tripotage de l’appareil judiciaire, au détournement des derniers publics, à la gestion scabreuse et oligarchique des affaires publiques, au mensonge, à la veulerie ainsi qu’a la duperie entre autres, qui rythmèrent le quotidien de l’homosenegalensis. On en eut marre !
Toujours est-il que le choix du peuple sénégalais porté sur toi n’est point fortuit. C’est l’espoir, la confiance de toute une nation qui pensait, insoucieusement, placer les prémices d’un lendemain meilleur dans un état de droit, de justice, de transparence, de libertés individuelles et collectives, de démocratie… Mais que dalle ! Que de déceptions ! Monsieur le président, ta gouvernance sombre et vicieuse, opaque et trompeuse enlise lamentablement le pays dans les méandres de l’injustice, de la mal gouvernance, des complots aussi sordides que pouilleux, de la corruption, de la ‘’dolécratie’’, du totalitarisme et du machiavélisme. Hélas ! Ta jeunesse désemparée, désœuvrée, faim et soif, perd le Nord. Extenué, le peuple réagit puisque dans ses derniers retranchements, le chat sort ses griffes et assaillit son bourreau afin de se tirer d’affaire.
Je te rappelle que je m’insurge, autant que toi, contre certains actes antipatriotiques !
Toutefois que tes hommes cessent de tirer sur le peuple ! Plus jamais ca !!
Je ne saurais terminer sans remercier profondément Serigne Mountakha Bachir pour son acte hautement philanthropique en faveur des victimes des émeutes. Yalla nafi yaag tewer !
Monsieur le président ressaisis-toi avant que les carottes ne soient cuites !

Par Moussa Gning
Le serviteur !

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