Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Macky Sall Et Le TroisiÈme Mandat, Un RÊve BrisÉ

Macky Sall Et Le TroisiÈme Mandat, Un RÊve BrisÉ

Selon certains observateurs de la politique sénégalaise, le challenger attitré de Macky Sall aurait un coup d’avance dans cette partie d’échecs au relent macabre. Déjà des morts. Et pourtant, avoir un coup d’avance n’est pas nécessairement synonyme de victoire dans la partie qui ne s’achèvera qu’en 2024. Macky, bien qu’en retard d’un coup sur Ousmane, n’a pas encore perdu la partie. Mieux encore, il demeure maître du jeu.

En fin stratège politique, Il lui suffirait d’une phrase, une seule phrase celle que tout le monde attend, celle qui taraude l’esprit de tous les Sénégalais. Celle-là seule pourrait lui redonner l’avantage et faire taire les ambitions fébriles de son adversaire du jour parce que des adversaires ou prétendants il en existe d’autres.

Pour preuves les soupçons de ses nombreuses manœuvres, pour museler toute velléités de lui succéder, dirigées contre la moitié de la classe politique. Si Macky était initié aux échecs, il aurait compris qu’à un moment de la partie, il ne faut pas hésiter à sacrifier une pièce maîtresse. Quand bien même il s’agirait de la Reine.

Entendons-nous bien, loin de moi l’idée de demander à Macky de sacrifier sa dulcinée, sur l’autel d’un hypothétique mandat présidentiel, mais bien de renoncer définitivement à son désir inavoué d’un troisième mandat. Il est pour un dirigeant des silences coupables. Et le silence de Macky face à cette situation d’insurrection d’une partie de la population sénégalaise en est. Si Macky et ses conseillers n’ont pas su lire dans ce déferlement de la jeunesse sénégalaise un désaveu qui traduit le ras-le-bol des Sénégalais de leur classe politique, il est temps d’ouvrir les yeux sur la réalité du pays. Les émeutes que notre pays vient de vivre ressemblent à s’y méprendre, M. le président, à des émeutes de la faim.

A LIRE  ÊTRE DEPUTÉ POUR MOI

Les Sénégalais détestent l’injustice, aiment les victimes et adulent les martyrs. Votre mutisme, M. le président, est lourd de conséquences. Loin de moi l’idée d’absoudre Sonko. Mais de grâce n’en faites pas un martyr qui risque de précipiter votre chute !

Les alliances et soutiens de circonstance de l’opposition à Ousmane Sonko ne sont que la manifestation du refus de la classe politique, y compris au sein de la majorité, de voir Macky tenter d’imiter Condé et Ouattara. Car Macky sait pertinemment que le Sénégal n’est ni la Guinée, ni la Côte d’Ivoire et qu’ici, n’en déplaise à certains, la parole est d’airain plus solide encore que l’or. « Le wakh wakhet » n’a jamais prospéré au Sénégal.

Pour preuve, son prédécesseur à qui il doit tous ses malheurs en a fait les frais, et lui Macky, depuis sa promesse non tenue de réduire son mandat, a perdu tout crédit auprès de ses concitoyens qui le soupçonnent à tort ou à raison de préparer un coup de « Jarnac. » Si l’actuel challenger de Macky, novice en politique, arrive à secouer les fondements de notre République et à surfer sur le mécontentement général des Sénégalais, en refusant de déférer à une convocation de la justice, c’est que le garant des fondamentaux de la République qu’il est, le père de la Nation qu’il est sensé incarner, le gardien notre constitution qu’il est sensé être, entame sa descente du Mont Parnasse où il s’est réfugié depuis, et d’où il contemple solitaire une illégitime longévité politique à laquelle il rêve, et qui risque de le précipiter du haut de la montagne. En pourtant, encore une fois, il a toujours les cartes en mains.

A LIRE  SÉNÉGAL, LE COÛT DE L’HOMME

Macky possède encore des atouts. Il a la fameuse pièce maîtresse, celle qui peut le laver de tout soupçon, faire taire les critiques et, mieux encore, démasquer et affaiblir certains prétendants au « Kalifat ». Ce faisant, tous ceux qu’il soupçonne à tort ou à raison de lorgner son fauteuil sortiraient du bois et se retrouvaient nus dans l’arène politique. Macky Sall, à force d’être sourd et aveugle aux signaux, et obnubilé par son désir inavoué et obsessionnel de faire le mandat de trop, risque de rater sa sortie par la grande porte, celle qui signe l’histoire du Sénégal. « Je ne suis pas candidat à l’élection présidentielle de 2024. » Point final.

Monsieur le président, vous avez les cartes en mains, vous pouvez vous laver de tout soupçon de complot, vous pouvez, avec ces quelques mots dont la seule pensée vous horripile et vous fait même perdre la raison au point que dans votre entourage nul n’ose y penser au risque de subir votre courroux. Quant à vous, vous y pensez le matin devant votre miroir en vous rasant, vous y pensez tout le temps. Cette pensée vous obsède, vous empêche de dormir. Vous avez des poussées d’urticaire rien qu’a l’idée de ne pas être présent en 2024 et pourtant…

Si vous n’êtes pas candidat à un troisième mandat, une possibilité que vous dénie du reste la Constitution — cette Constitution que vous-même avez dit avoir verrouillée — qui pourra alors vous accuser encore de vouloir liquider vos challengers ? Ainsi, d’un coup de maître, vous pourrez faire taire les velléités présidentielles de vos adversaires et amis qui vous obsèdent tant. Pour le moment…

A LIRE  LA CEDEAO, MEILLEURE ALLIÉE DE GOÏTA







Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *