Monsieur le Président,
Un quotidien sénégalais a fait ECHO, ce mardi 16 mars 2021, au public vos propos tenus lorsque vous receviez une délégation de la société civile. Je m’interroge sur la composition de cette délégation, l’objet et la date de cette rencontre. Il est permis à chaque organisation d’engager toute démarche visant à faire régner la stabilité qui nous est chère mais qu’elle n’oublie pas de se soumettre à l’exigence de transparence vis-à-vis du peuple. Tout ce qui se fait pour toi et sans toi, est fait contre toi, a-t-on l’habitude de dire.
Excellence, permettez-moi de revenir juste sur deux (02) points de vos propos que le journal a révélés au grand public : 1. « Quand quelqu’un est convoqué par la justice, il doit répondre » et 2. « En tant que Chef de l’Etat, je ne peux pas accepter qu’on m’exige quelque chose. On peut discuter et trouver des pistes de solutions. Mais l’Etat doit rester fort ».
Monsieur le Président,
Pour le point 1, pas besoin de revenir en détail sur la chronologie des évènements depuis le 07 février 2021. Mais il est important de vous rappeler que Mr Ousmane SONKO allait déférer à la convocation de la justice le 03 mars 2021 si votre préfet, par ricochet votre Ministre de l’Intérieur et votre Procureur, n’avaient décidé de le kidnapper au rond-point Stèle Mermoz au vu et su de tout le monde. Au cas où vous l’ignoriez ou refusiez de l’admettre, Mr Ousmane SONKO, justiciable jouissant de ses droits, attend vivement l’ouverture d’un procès équitable pour que tout le monde sache à quel point vous et vos hommes êtes acteurs dans ce vilain complot. Vous avez donné votre exemple, celui de Idrissa et de Wade. Pour votre convocation en 2011, je vous rappelle que celui qui était au pouvoir fut un démocrate. Le Président Wade n’a jamais cessé d’être démocrate car il vous a autorisé votre bain de foule jusqu’en centre-ville pour aller répondre à la DIC. Je vous rappelle également que si vous avez bien pu quitter les locaux de la DIC tranquillement sans être poursuivi pour blanchiment d’argent, c’est parce que le Président Wade a eu une oreille attentive aux requêtes formulées par Feu Serigne Mouhamadou Bara Mbacké, Khalif Général des Mourides. On se rappelle encore de la visite que vous lui avez accordée pour qu’il intercède en votre faveur auprès du Président Wade. L’humain oublie mais l’histoire a bonne mémoire. Nous avons mal de vous voir aujourd’hui fouler au pied ces 2 fusibles qui vous ont sauvé hier : la démocratie et le respect envers l’autorité spirituelle.
Monsieur le Président,
Pour le point 2, je ne serai pas long. Personne ne vous exige rien. C’est le Peuple qui vous rappelle en ces circonstances que vous n’êtes pas son Chef mais son serviteur. Si vous acceptez de migrer du « Duma ko déff » au « On peut discuter et trouver des pistes de solutions », c’est parce que vous vous êtes rendu à l’évidence que le pouvoir ne vous appartient pas et que si vous êtes forts c’est parce que le Peuple le veut. Autrement, vous n’alliez pas vous adresser à lui le 08 mars dernier avec votre fameux « Je vous ai compris ». Le Peuple n’attend plus de vous des discussions. Les précédentes n’ont jamais été productives car manquant de sincérité de votre part. On se rappelle encore de votre « Amatuma lumay njuthie njathie ». Dès lors qu’il vous est difficile de respecter votre parole donnée, le Peuple n’entend plus dialoguer avec vous. Par contre, il fait confiance à des hommes exceptionnels, inlassables acteurs de la cohésion nationale, qui vous ont transmis les attentes du Peuple formulées autour des 10 points.
Dans l’attente d’avoir une surprise de vous voir satisfaire ces exigences, vous nous avez habitué au contraire, recevez mes salutations patriotiques.
Ousseynou LY
SG PASTEF Médina
Membre du SN Communication