C’est connu : les jeunes constituent les forces dynamisantes des terroirs où tous les progrès et autres innovations techniques passent nécessairement par eux. Mais, si cette frange importante de la population n’est pas mise à contribution, à travers des programmes adaptés d’auto promotion économique, c’est le développement local qui en souffre. La preuve par l’Ile Amorphil où l’absence d’une politique de jeunesse cohérente axée sur les avantages comparatifs, a fini de plomber le potentiel économique, notamment agricole.
Chômage et exode massif des jeunes
Malgré son désenclavement réussi au cours de ces dernières années, et grâce à son excellence le Président de la République Macky SALL , une doléance majeure de ses habitants, l’Ile Amorphil n’arrive toujours pas à vivre de son activité- phare c’est-à-dire l’Agriculture, censée tirer l’économie rurale locale vers le haut. Et pour cause, en l’absence d’opportunités économiques basées sur ce secteur très porteur, nombre de populations, particulièrement les jeunes tournent le dos au terroir. Souvent sans formation professionnelle et accédant difficilement aux financements et au foncier aménagé, ils vont grossir le bataillon des néo citadins. Paradoxe, ces derniers pourraient bien vivre de l’activité agricole pour peu que la politique de jeunesse ne se résume pour eux au rituel des « vacances citoyennes ». En effet, fort de son potentiel de terres aménageables et de son dividende démographique (majorité de jeunes), cette bande terre coincée entre les eaux du fleuve Sénégal et son principal défluent le Doué, peut non seulement nourrir durablement les populations locales mais aussi exporter vers l’intérieur du Sénégal et pourvoir des emplois et des revenus substantiels. Il s’y ajoute qu’en créant les conditions d’exercice de cette activité tout le long de l’année, on aura réussi à fixer ces forces vives dans les terroirs et à décongestionner les grands centres urbains.
Formation technique et professionnelle agricoles, un levier à renforcer
Pour y arriver rapidement, il faut nécessairement placer les jeunes ‘insulaires’ au cœur des processus d’auto développement et de promotion d’initiatives économiques telles que la diversification agricole, l’aménagement et l’empoisonnement de mares pour développer l’aquaculture, la promotion des bois villageois et de l’écologie durable, entre autres axes. Mais, toute cette dynamique doit s’appuyer sur la formation technique et professionnelle à l’aide d’incubateurs pour les métiers de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie, de l’artisanat et de la transformation des produits agricoles et laitiers.
Abou KANE