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L’élite Sénégalaise Est-elle Composée De Plus De Diplômés Que D’intellectuels ?

L’élite Sénégalaise Est-elle Composée De Plus De Diplômés Que D’intellectuels ?

Le Sénégal regorge t’il en son sein plus de diplômés que d’intellectuels ?
La question mériterait d’être posée.
Il faudrait néanmoins et avant de répondre à la question s’entendre sur des définitions  précises de ces deux concepts à savoir un intellectuel et un diplômé.
Il est urgent de les préciser pour deux raisons principales.
L’une relative à la nécessité d’octroyer un contenu juste aux mots pour un meilleur entendement et une meilleure compréhension de la thématique développée.
L’autre relative à l’opération catégorisation de la personne selon qu’elle soit diplômée ou intellectuelle ou les deux finalement.

Le dictionnaire Larousse définit l’intellectuel comme ce qui relève de l’intelligence, des fonctions cognitives : les facultés intellectuelles.

Tout aussi, il le définitif comme l’exigence pour une personne d’un effort de réflexion.

Le diplômé, quant à lui, est celui qui a obtenu un ou des diplômes.
Le diplôme sanctionne l’aboutissement d’un processus éducatif.

Une fois ces deux concepts définis, il est possible d’essayer d’apporter réponse à l’interrogation.

Il est apparent, après lecture des textes, qu’un intellectuel est celui qui s’adonne à un exercice intellectuel, de réflexion.

Il réfléchit, adresse les problèmes, propose des solutions mais mieux s’engage résolument pour la mise en œuvre des solutions dégagées, une fois adoptées.
Le rôle de l’intellectuel, en ce sens, est à rechercher dans la préservation des valeurs de la société dont il fait partie et corps. Il demeure alors gardien de ces valeurs tout comme des grands principes universels.

Ce qui fait, par ailleurs, de lui un porte parole de la masse.

L’exercice auquel se prête l’intellectuel est assimilable à un art de l’esprit. Il est aussi une sorte de maturation poussée mais tout aussi nuancée de l’esprit critique.
In fine, il obéit à ces trois règles que sont l’OBSERVATION, L’ANALYSE ET LA PROPOSITION.
Au regard de ce qui a été avancé ; irréfutablement, il y’a des diplômés-intellectuels.
Ils sont très nombreux.

Cependant, un constat est possible. De nos jours, des personnes, hommes et femmes, se satisfont plus de leurs titres que de continuer de penser, de réfléchir.
Or, pour être un vrai intellectuel il faut, comme démontré, penser et penser utile.

Mieux, il est tout aussi possible d’affirmer, avec force, qu’un diplômé n’est pas ipso facto un intellectuel.

De même qu’il est possible de n’avoir jamais fait l’école des blancs et de devenir, au finish, le plus grand intellectuel d’un pays.

En réalité, le diplômé qui veut évoluer et avoir le statut d’intellectuel doit se voir en dehors des diplômés obtenus qui fait de lui un expert d’une telle ou telle matière, par exemple le droit ou la médecine, pour aller dans des domaines plus larges et étendre son savoir.

Cela n’est possible que par une remise en cause certaine, par un désir d’être un intellectuel plein et non seulement un technicien d’une telle ou telle matière.
Au Sénégal malheureusement, pour la majeure partie des diplômés, ils ont cessé d’être ou n’ont jamais été intellectuels au moment où la réflexion est devenue statique ou n’a jamais existé.

Alors, loin de pouvoir dire s’il y’a plus de diplômés que d’intellectuels et donc de répondre avec précision à la question posée, ce qui demeure apparent et constant est qu’il est plus usité, au Sénégal, le *brandissement* d’un titre ou grade qui ne fait état que d’une présomption de connaissances, qu’une érudition sur un sujet sur lequel et pour lequel il est attendu une personne.

Pour terminer, la réponse à la question posée, quoique complexe, permettrait, peut être, de comprendre le pourquoi d’un Sénégal ou le débat intellectuel de qualité, dénué d’insultes, se fait rare et que la pensée unique, contraire à l’esprit critique et donc à l’esprit intellectuel, soit voulue comme de rigueur.

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