Site icon Senexalaat

Retrouvailles Au Nom De L’interet Superieur De La Nation

Retrouvailles Au Nom De L’interet Superieur De La Nation

Au-delà de leur caractère surprenant pour certains qui ne sont pas au fait des arcanes de la vie politique sénégalaise et de l’effet amplificateur que leur ont donné le contexte politique actuel et l’usage des réseaux sociaux qui y occupent désormais une place centrale, il y a une autre lecture.

En effet, une autre lecture plus conforme à l’esprit de notre nation et de son évolution historique qu’il faut faire pour comprendre les retrouvailles entre le Président Macky Sall et Idrissa Seck ; c’est-à-dire de celui qui, juste après un an de compagnonnage avec le tombeur du régime de Abdoulaye Wade en 2012 s’est singularisé comme le plus irréductible adversaire politique de l’actuel locataire du Palais de l’ex-Avenue Roume.

Des retrouvailles politiques de cette nature qui viennent solder au sommet des années voire des décennies de farouche adversité politique, l’histoire politique pré et post-indépendante du Sénégal en est jalonnée. Au lendemain de l’accession de ce pays à la souveraineté internationale, les dirigeants de l’époque qui s’étaient inspirés de l’organisation politique coloniale ont pris les rênes du pouvoir en essayant d’adapter la situation nouvelle conformément au caractère originel du peuple sénégalais profondément attaché, entre autres, à l’idée de culture, de paix, de justice et d’égalité.

Pour atteindre ces buts, diverses réunions et rencontres se sont tenues dont la retrouvaille historique Lamine / Senghor : deux adversaires politiques qui partageaient la doctrine du socialisme africain mais qui discutaient de sa mise en œuvre et souvent jusqu’à des heurts issus des forces sociales qui soutenaient l’un et l’autre. Mais Dieu en soit loué, ils finirent par trouver un consensus au nom de l’intérêt supérieur de la nation.

En fait, des retrouvailles d’hommes ou de formations politiques ont longtemps marqué notre grande histoire politique depuis l’indépendance et, à titre d’exemples, je peux, sans m’y étendre, en citer quelques-unes. En effet, au lendemain des événements du 14 décembre 1962 où des partisans de Mamadou Dia étaient traqués, Abdou Diouf, jeune gouverneur, est mis à la disposition de la fonction publique. En 1963, il retrouve le gouvernement de Senghor comme directeur de la coopération technique internationale. Amadou Makhtar M’Bow et Assane Seck du PRA-SENEGAL en 1958 ont retrouvé l’UPS de Senghor en 1966 où le premier fut ministre de l’éducation nationale etle second ministre de la culture …

Abdoulaye Ly secrétaire général de ce PRA-SENEGAL en 1958 a rejoint l’UPS de Senghor en 1966 où il fut ministre de la Santé publique et des affaires sociales… Après les élections présidentielles et                      législatives cumulées de 1988, Me Wade arrêté, jugé, condamné puis amnistié finit par retrouver Abdou Diouf… Abdoulaye Bathily de la LD/MPT retrouve Abdou Diouf en 1993 comme ministre de l’Environnement et ministre de l’Energie en 2000 … Feu Djibo Leyti Ka de l’URD a retrouvé Me Wade en 2004 comme ministre de l’Economie maritime. Feu Amath Dansokho du PIT retrouve Macky Sall en 2012 comme ministre d’Etat et conseiller spécial du Président…

Eu égard à ces considérations, on peut constater d’abord que l’opposant Idrissa Seck n’est pas le premier à retrouver le Maitre des lieux ; ensuite que dans gestion des affaires publiques, on voit mal un homme politique ou autres se retenir de l’appel du Maitre si l’intérêt supérieur de la nation est en jeu (clin d’œil au début de la covid 19). Aussi, s’avère-t-il que cet intérêt est en jeu dit-on, le plus souvent, si l’autorité suprême se manifeste par un appel pour recueillir le maximum d’informations avant de prendre les mesures idoines. Cependant, il y’à lieu de préciser que nul n’est obligé de retrouver le Maitre des lieux dans la gestion des affaires publiques.

A titre d’exemple en 1994 Landing Savané du parti And-Jeef / MRDN a décliné l’offre du Président Abdou Diouf bien qu’il eut accepté celle de Me Wade en 2000 comme ministre de l’Artisanat, des Mines et de l’Industrie. A présent, qu’en est-il de l’homme politique Idrissa Seck ? L’histoire retiendra qu’il a retrouvé Macky Sall en 2021 dans la gestion des affaires publiques comme président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) et ce, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. En outre, si les partis politiques sont des groupes sociaux dont les membres adhérents à un programme politique et ont pour but d’exercer des actions politiques en vue de conquérir le pouvoir ; il résulte que les chemins qui mènent au pouvoir sont, le plus souvent, caillouteux. Mais Idy, après une réflexion rationnelle de la vie politique, a choisi librement la retrouvaille en lieu et place de l’opposition.

Enfin, je ne puis terminer sans préciser (parodiant la métaphore leniniènne) : « Un parti politique est ce train qui part de Dakar pour rallier Saint-Louis et dans chaque gare des gens descendent, d’autres montent jusqu’à l’arrivée ». Et cela s’est confirmé par ces termes parus dans un journal de la place, je cite : « Le parti REWMI se concentre sur la restructuration avec les vagues d’arrivées ». Sinon Idy, je te souhaite une bonne continuation dans ‘’Weir ‘’ la santé et surtout dans ‘’ Diam’’ la paix pour que vive le Sénégal.







Quitter la version mobile