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Ramadan, Une Occasion En Or

L’une des bonnes pratiques traditionnelles sénégalaises consiste à donner à ses aînés ou à sa belle-famille une variété de denrées alimentaires communément appelées «suukaru koor» en wolof et qui signifie «Le sucre du Ramadan».

En application de cette bonne pratique bien sénégalaise, je vous donne votre «suukaru koor» sous forme de conseils pratiques par anticipation, pour bien accueillir ce mois béni de Ramadan et en acquérir le principal fruit : la piété. Parlons d’abord des heures durant lesquelles le musulman doit observer le jeûne, qui dure de l’aube au coucher du soleil. Il est important de clarifier ce point, car dans la plupart des mosquées de Dakar, voire d’autres localités du pays, le «fajr» (fajar en wolof) est fixé à environ une heure (60 mn) du lever du soleil selon les horaires affichés dans la quasi-totalité des mosquées, auxquels se réfèrent les muezzins pour l’appel à la prière. Or il s’agit là en réalité de l’heure de la prière du matin (sobh). L’heure de «fajr» proprement dite commence en réalité au moins une heure et trente minutes (1h 30mn) avant le lever du soleil.

Par conséquent, ceux qui prennent le repas de l’aube (kheudd), du reste fortement recommandé par le Prophète (Psl), devront cesser de manger ou de boire de préférence à environ deux heures du lever du soleil et obligatoirement à une heure et trente minutes (1h 30mn) du lever du soleil. De nos jours, il est très facile de connaître les heures de lever et de coucher du soleil (via l’internet) pour faire le calcul nécessaire.

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Le deuxième conseil consiste à rappeler que le Ramadan est une sorte de session de formation dont le but ultime est d’acquérir la piété, comme le souligne le verset qui prescrit le jeûne. Cela, pour dire que Le Seigneur (Allah) dont on observe les ordres pendant le Ramadan en évitant de dire, de regarder, d’écouter ou de faire des choses interdites, demeure Le Maître en tout temps, y compris après le Ramadan.

Par conséquent, l’effet positif du jeûne doit continuer de nous accompagner longtemps après la fin de celui-ci. Malheureusement, certaines personnes, tentées par le diable ou par une passion aveugle, sont pressées de voir finir le Ramadan pour replonger dans une indécence vestimentaire, verbale ou autre que le bon sens condamne avant l’islam. C’est donc le moment de nous ressaisir pour ne plus écouter de la musique, regarder les humoristes dont les sketchs sont toujours programmés à quelques minutes de la rupture du jeûne, heure à laquelle le musulman doit tendre ses mains vers le Seigneur pour Lui demander d’exaucer son jeûne et de réaliser ses souhaits.

Le troisième conseil est destiné aux fumeurs, dont certains prétendent être tentés par la cigarette au point de ne pouvoir rester deux heures de suite sans fumer. Or pendant le Ramadan, le fumeur voulant observer le jeûne se prive de la cigarette pendant près d’une dizaine d’heures.

Le Ramadan offre ainsi l’occasion à celui qui tient vraiment à arrêter de fumer de prendre une décision sincère et réelle et de se rappeler qu’Allah assimile les gaspilleurs aux frères de Satan, d’après le Coran (17 : 27 ).

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Le quatrième conseil concerne ceux qui se disent incapables de se réveiller à l’aube pour assister à la prière du matin à la mosquée. Bizarrement, durant le Ramadan, ils prennent toutes leurs dispositions pour ne pas rater le repas de l’aube, qui les aide à mieux supporter la faim et la soif pendant la journée. C’est donc l’occasion pour eux de se ressaisir pour éviter que cela ne soit la preuve de leur propre culpabilité demain, quand il leur sera demandé de justifier leur absence à la prière de l’aube, à laquelle tout homme musulman doit prendre part.

En effet, le Prophète (Psl) a dit que les hypocrites ne peuvent pas assister à la prière matinale et à celle du soir, appelée «gee» en wolof. Le cinquième conseil est une preuve manifeste qu’à travers la prière dite «traawiih» (naafila en Sénégambie) du Ramadan que l’on recommande le plus dans les demeures que dans les mosquées, nous nous rendons compte que nous pouvions faire une dizaine de «rak’a» chaque soir avant d’aller au lit. Nous nous rendons compte également qu’en nous efforçant d’augmenter le nombre de nos invocations ou de notre lecture du Coran, nous réalisons que nous pouvions maintenir ce rythme même après le Ramadan.

En étant plus solidaires envers les nécessiteux pendant le Ramadan, nous devrions savoir qu’ils ont besoin de notre appui au quotidien, car les besoins étaient là avant le Ramadan et demeureront après. La principale leçon que nous tirons de ce mois de formation qu’est le Ramadan est que nous pouvons, si nous voulons. Ce sont là, chers coreligionnaires, quelques conseils que je tenais à vous prodiguer en guise de «suukaru koor» anticipé, tout en implorant Allah de nous pardonner nos péchés et nos manquements et de nous débarrasser rapidement de cette pandémie de Covid-19 pour retrouver la vie normale. Puisse Allah nous donner la force de bien accueillir, de bien vivre et de bien raccompagner le mois béni de Ramadan ! Qu’Allah exauce nos actes de dévotion et nos prières, Amine.

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Prions enfin notre Seigneur Allah Soubhaanahou Wataaalaa de nous aider à combattre nos deux principaux ennemis : Satan et notre âme.

Fraternellement Cherif







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