Oh mon Dieu ! Comme ces images sur les chaînes télé deviennent insupportables ! J’en appelle avec ma toute petite voix depuis mon pays, le Sénégal, à la Chine et à la Russie, au nom de l’humaine condition – ne rions pas – pour arrêter les actes barbares de ce régime militaire Birman qui tire et tue son peuple comme on tue des rats. Pourquoi ?
Il a tout pris ce régime : l’or, l’argent, le pouvoir, la justice, la liberté, le sang de la jeunesse. Alors, que lui reste-t-il encore à prendre ? Il n’y a plus rien à prendre, plus rien à confisquer ! Il ne reste que la dignité imprenable de femmes, d’hommes, d’enfants qui donnent leur vie comme on donne du grain à la terre, pour que l’espoir ne meure, pour que demain les enfants de Birmanie vivent mieux.
L’Onu est désarmée et vaine. Elle le sera davantage. Elle n’a plus que sa voix et quelle voix ? Elle parle, mais elle est nue. Faisons semblant de croire que cette voix, même vaine, peut servir à quelque chose ! Sinon, où s’agripper pour avoir de l’écho ? L’Europe est en lutte avec ses propres marécages et ses propres toiles d’araignée. Elle aussi, d’ailleurs, a besoin d’aide.
L’Afrique fait ce qu’elle peut pour elle, depuis des siècles, jusqu’à son propre détriment. Aujourd’hui, l’Europe se meurt dans son orgueil de «Grands Blancs» – l’expression est de Senghor – qui ne veulent pas faire croire qu’ils ont faim. Ses enfants ont besoin d’emploi, de formation, d’avenir. Ils envahissent le Canada-Québec, l’Amérique, la Chine, l’Afrique, oui l’Afrique. Ils partent, pour ceux qui le peuvent, afin de s’offrir une nouvelle vie.
L’Europe s’endette plus que l’Afrique, mais elle tient à continuer à nous prêter de l’argent qu’elle n’a pas, juste pour relever la tête par orgueil, faire croire qu’elle tient encore son rang. Ne la décevons pas ! Faisons semblant de ne rien savoir ! Mais que l’on me laisse lui dire ma haute admiration pour un combat qu’elle porte et qu’elle mène depuis Jésus : le combat pour l’esprit ! On se cultive, on crée, on lit, en France, pour ne citer que ce pays dont la langue si belle, de haute altitude, nous est si proche, si chère. Que l’Europe sauve la Birmanie ! Elle n’a pas manqué d’être présente partout où la liberté était en péril.
Les Usa sont tétanisés et vains. Biden est un homme de paix. Son âge apaise. Sa vice-Présidente est «une» jaguar, un fauve tranquille. Elle veille contre toute faiblesse. Un bel et redoutable équilibre au sommet de l’Etat américain. Mais l’Amérique doit prendre le temps de quitter ses béquilles et la Birmanie attend. Aucun pays au monde ne peut tourner le dos à l’Oncle Sam. Quant à l’Afrique, elle tourne la tête au drame birman, trop loin du théâtre des opérations et se débattant encore entre les mains de démons féroces. Elle est toujours trop occupée par ses propres drames, ses propres tyrans. Elle se réveille. Agissons pour sauver le peuple birman ! Ce régime militaire est d’une barbarie sans nom. Comment vouloir gouverner rien que des morts ?
La Chine et la Russie resteraient les seuls recours. Alors, allons vers ceux qui portent l’espoir d’arrêter le sang et la douleur de ce peuple courageux ! Si chacun reste dans sa chambre – pour celles et ceux qui ont une chambre où dormir, si ce n’est la rue, sous les ponts, et se tait face aux douleurs des autres peuples du monde – nous aurons alors trahi notre humanité. Levons-nous ensemble ! Nous savons tous que certains citoyens du monde, au sein même des pays dits les plus riches, sont si démunis qu’ils ne peuvent même plus «penser». Ils sont dans la survie, l’indignité.
La douleur les couvre. Leur propre drame leur suffit. La douleur du peuple birman est loin, si loin. Mais rapprochons les espérances ! A défaut de pouvoir agir, parlons de la Birmanie ! Parlons en ! Venons au secours de son peuple ! Puissent la Chine et la Russie aider à sécher vite le sang de nos semblables !
Cela ne passera pas inaperçu dans l’histoire de la défense de la liberté pour deux pays réputés hostiles, si ce n’est rebelles à la «démocratie» moderne. Les idéologies restent tenaces, même nuancées.