C’’est à croire que l’amnésie a élu domicile au Sénégal tellement les événements surviennent, se déroulent, sont commentés et font place nette comme tout bon cycle, comme si de rien n’était à d’autres qui reprennent le cheminement, le même cercle vicieux, non ,cercle amusant ! Amusant et comique et quelles que soient la gravité et la pesanteur de l’actualité. Actualité oui, le sénégalais vit au gré de l’information du moment, de la photo du jour, de l’instantané. L’émotion est à son comble tout de suite et maintenant avec des commentaires circonstanciés et à ce point « wakeur Kocc » (ils) excellent mais… c’est pour tout de suite. A les entendre dans la chaleur et dans la fraîcheur des faits, c’est un mea culpa et une introspection infiniment intime pour ne plus recommencer avec des discours de sermons, de rappel à l’ordre, de toilettage sociétal et l’effet est immédiat, des changements de comportements(sans aucune conviction)même peuvent être perceptibles mais aussitôt rechute et dégringolade dans les méandres de l’ordinaire, de ce que nous sommes en fait : Oui le sénégalais est quasi atteint d’amnésie (pardonnez !)où tous les événements survenus retombent dans l’oubli. Et le kaléidoscope est là, peuplant l’imaginaire avec des actualités qui n’ont vécu qu’une journée, le temps d’une rose même si cette rose –là est noire. Interrogeons la mémoire récente et n’allons pas loin :
Le Joola, an 14,15,16 (combien encore !) pire que « Titanic » et qui retombe dans les profondeurs sauf pour les familles affectées dans leur chair et dans leur sang. Rares sont les leçons apprises pour des modifications durables de comportements : L’indice, la preuve est le têtu « surchargement » même en temps de non événement et pourtant à l’époque (fameuse tragédie), les fibres avaient vibré et le « plus jamais ça »scandé de tous les poumons : Le temps de l’émotion !
Accélérons le pas et fouillons et feuilletons cette mémoire du jour avec cette cascade qui défile avec cet hivernage 2016 : Combien de faits sont passés dans la trappe abyssale pendant cette saison des pluies : Des inondations vers la radiation de l’inspecteur des impôts sans compter l’élastique affaire « Aïda Ndiongue », l’affaissement des vieux bâtiments, les talibés et la rue, le Hcct, le mouton, la Tabaski ,les différentes affaires en cours et pendantes pour ne pas les citer et nous en passons à volonté bien sûr, le défilé continue… ! Qu’est-ce qui reste de ces « unes » ? Rien ! Sinon 24 heures-chrono de commentaires tous azimuts et en tous genres vite ravalés également et demain naîtront d’autres déjà pour mourir si ce n’est mort-né : Les capitalisations et autres moralités pour des leçons apprises, pour agir, réagir, recadrer et redresser et acter sont quasi nulles pour ne pas dire inexistantes : C’est cela le Sénégal, l’amnésie, très grand mal, y fait des ravages mais nous pouvons retenir l’autre face de l’amnésie, celle, remède : Vraie valeur cardinale effaçant tout esprit de revanche et participant peut-être à égaler les soupapes de sécurité pour une nation tolérante parce qu’équilibrée. Oh ! Pays mon beau peuple des paradoxes !
A bon entendeur, salut ! IBOU SENE KAOLACK