Le syndicat national des convoyeurs de fonds et agents de sécurité SY.NA.CO.FAS se fait le devoir de vous adresser la présente à l’effet de porter à la connaissance des populations sénégalaises d’une situation pour le moins incompréhensible que nous vivons depuis quatre ans.
Après des années de lutte contre des manquements aux droits des travailleurs à la SAGAM, concernant principalement le refus de cette entreprise d’organiser des élections de délégués du personnel, nous avons assisté à l’audience du 15 FEVRIER 2017 dans l’affaire enrôlée sous le NUMERO 391 / 2015 opposant le syndicat national des convoyeurs de fonds et agents de securite sy.na.co.fas à la sagam. le tribunal du travail a délibéré en ordonnant l’organisation par la sagam international , d’élection de délégués du personnel conformément au décret 67 -1360 sous astreinte de 50 000 FCFA par jour de retard, au plus tard 03 mois après le Prononcé du jugement.
Malheureusement depuis le prononcé du délibéré, après des années d’attente, et malgré plusieurs demandes, nous sommes pour des raisons que nous ignorons, dans l’incapacité de disposer de l’ordonnance du juge qui doit nous permettre de faire exécuter la décision qui date de quatre ans.
Les différents courriers envoyé à la Cour suprême, à la Cour d’appel et même au ministère de la Justice, n’y ont rien changé.
Pour rappel depuis le licenciement de 15 délégués du personnel en NOVEMBRE 2007, il n’y a plus eu de délégués du personnel dans cette entreprise de 3 600 AGENTS DE SECURITE. Cette situation fait des émules parmi les chefs d’entreprises du secteur de la sécurité privée, puisqu’aujourd’hui dans les autres entreprises comme vigassistance après avoir essayé en vain de licencier nos délégués, les dirigeants sanctionnent ces derniers de mise à pied complètement fantaisistes, injustes et continues depuis le mois de SEPTEMBRE 2019 parce que les délégués ont eu le courage de s’opposer aux irrégularités commises au quotidien par les dirigeants de l’entreprise . Les multiples saisines de l’inspection du travail ou du Tribunal du travail n’ont servi à rien, nous confirmant dans notre impression que certains chefs d’entreprises de ce secteur sont des intouchables dans ce pays et peuvent se permettre ce que bon leur semble.
Aujourd’hui le simple fait de disposer de délégués du personnel est un problème dans la sécurité privée, qui compte près de 600 entreprises, qui sont toutes dans l’irrégularité. Des milliers de travailleurs se sentent ainsi livrés à la merci des dirigeants sous le regard impuissant des institutions qui devraient participer à la défense des droits des uns et des autres.
C’est au regard de cette situation, que nous avons applaudi aux différentes directives données au cours de 05 conseils des ministres pour l’assainissement du secteur qui ont abouti à la mise sur pied d’un comité de réflexion qui a terminé ces travaux et déposé des propositions de loi et de décrets depuis le mois de JUILLET 2020 au niveau du ministère de l’intérieur. Ces travaux suscitent beaucoup d’espoir chez les travailleurs qui souhaitent juste un cadre de travail, qui permet le respect de leurs droits, parce que les agents de sécurité du privé se sentent abandonnés par les autorités, accentuant ainsi le sentiment de frustration.
L’Adoption de ces nouveaux textes permettraient un assainissement en profondeur du secteur avec une création importante d’emplois décents. Pour rappel, selon les chiffres du dernier recensement des entreprises de l’A.N.S.D, le Sénégal compterait plus de 400 000 unités économiques. En faisant respecter rigoureusement les dispositions de l’article 185 du CODE DU TRAVAIL et des décrets relatifs à la Sécurité au TRAVAIL, des centaines de milliers d’emplois directs pourraient pourtant être crées dans le secteur de la sécurité privée.
Mais quoiqu’il en soit, il appartient aux agents de comprendre qu’ils ne doivent jamais baisser les bras et doivent continuer avec honneur et dignité à assurer la sécurité des personnes et des biens, malgré l’insécurité dans laquelle veulent les maintenir certains chefs d’entreprises.
MERCI DE VOTRE ATTENTION
le secretaire general
Jean Leopold Gueye