La situation de blocage résultant de l’absence de consensus sur le calendrier électoral, notamment la tenue des élections locales, préoccupe les acteurs politiques dans le département de Podor. Face aux positions tranchées du Pouvoir et de l’Opposition, des élus du conseil départemental invitent le président de la République à arbitrer en faveur d’une consolidation des acquis démocratiques au Sénégal.
Un consensus sur la date des prochaines élections locales semble aujourd’hui chimérique. En effet, aucune partie ne veut lâcher du lest malgré les bons offices de la Commission politique du dialogue national. Si l’opposition exige la tenue du scrutin avant la fin de l’année en cours, la majorité maintient sa proposition d’organiser ces joutes en janvier 2022.Il reste maintenant au chef de l’État, Macky Sall, de fixer la date de ces élections municipales et départementales. Cette situation inspire à bien des égards le landerneau politique du département de Podor. C’est ainsi que deux élus du conseil départemental, et membres de l’Alliance pour la république(APR) sont sortis de leur mutisme pour appeler le président Sall à trouver « une issue à ce blocage »Ces derniers ont estimé que dans un pays qui a connu deux alternances pacifiques, il est déplorable que l’opposition et le pouvoir en arrivent à cette situation. C’est pourquoi selon eux, le Chef de l’Etat doit s’élever au-dessus des contingences partisanes et apporter une solution durable à ce bras de fer qui n’honore pas la démocratie sénégalaise. En quoi faisant ? Ils invitent le gouvernement, à travers le département en charge des élections, de mettre rapidement en place les conditions de l’audit du fichier électoral et de l’évaluation du processus afin d’éviter un troisième report des élections locales. Un premier report des élections locales, décidé par le régime, pour le 1er décembre 2019, a eu lieu. Le deuxième fixait sa tenue au plus tard le 28 mars 2021, en Commission politique du dialogue national. Ceci, d’autant plus que la Commission politique du dialogue a remis au chef de l’Etat les termes de référence de l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus depuis plus d’un an. « Aujourd’hui, le président de la République doit aller dans le sens de rassurer toutes les parties prenantes du jeu démocratique. C’est le Sénégal qui en sortira vainqueur », poursuivent-ils. Mieux, à les en croire, ce dernier n’a jamais été autant bien placé pour évacuer les points de désaccord dans le dialogue politique et apporter des réformes consolidantes pour la démocratie sénégalaise. D’après ces élus locaux qui en ont certainement marre de voir leur mandat prorogé indéfiniment, le Chef de l’Etat, fort de son bilan à la tête du pays, peut même accéder à d’autres requêtes de l’opposition telles que l’introduction du bulletin unique au niveau des prochaines joutes électorales.
Pour rappel, l’opposition exige le respect du calendrier électoral (organisation des élections locales en 2021, des élections législatives en 2022 et de l’élection présidentielle en 2024) et l’application de tous les accords consensuels issus de la Commission politique du dialogue national.
Abou KANE