La disparition tragique du Maréchal Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad, a plongé l’Afrique entière dans l’émoi et la tristesse jamais causés par la mort d’un président au pouvoir. De Dakar à Djibouti, les Africaines pleurent l’archétype du guerrier à l’africaine qui se nomme Idriss Deby Itno. Du Caire au Cap, la mort du héros qui incarne la référence suprême de la bravoure, a déchiré les cœurs. Toute cette atmosphère de deuil qui s’étend à tout le continent, est un signe de reconnaissance à la bravoure d’un dirigeant-meneur d’hommes hors norme. Idriss Deby Itno se définit comme un personnage audacieux, courageux, téméraire, vaillant. Bref, celui qui méprise le danger ou la mort dans la défense de l’intégrité de la patrie et de la stabilité.
« Il y a des moments qui sont faits pour travailler dans la douceur des bureaux et des moments pour vivre la rudesse du terrain avec ses hommes lorsque la vie de la nation est en danger.» Le Président Idriss Deby Itno avait lâché cette phrase légendaire pleine de sens, lors de la cérémonie solennelle de son élévation à la dignité du Maréchal du Tchad, en août 2020. L’homme fort de N’Djamena tenait ainsi à répondre fermement à ceux qui s’étonner de le voir sur les champs de bataille. « La guerre n’a pas de sens si elle n’est pas sous-tendue par des raisons légitimes et des objectifs nobles », disait le Maréchal du Tchad. Quelle belle manifestation d’un courage qui vient du cœur ! Le cœur au sens de la question posée à Rodrigue, dans Le Cid de Corneille : « As-tu du cœur ? » Les raisons légitimes et les objectifs nobles qui faisaient que le Maréchal du Tchad combattait sur le terrain aux côtés de ses troupes, ont pour noms : la défense de l’intégrité de la patrie et de la stabilité ; la lutte pour la liberté ; la sécurité et la consolidation de la justice.
Le courage du président Idriss Deby Itno était d’une nature telle que l’hypocrisie ne pouvait l’imiter. Faire valoir le sens du devoir jusqu’au sacrifice suprême face aux offensives meurtrières du groupe rebelle dénommé Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) et de Boko Haram, pour ne citer que ceux-là. Telle était la marque de son identité en tant que chef suprême. « Le courage ne consiste pas à faire son travail tel qu’on l’attend de vous, ce qui n’est que compétence. Non, le courage est une qualité du cœur qui porte à réfléchir et agir contre la facilité, avec sagesse, dans des circonstances difficiles. Le courage n’existe pas en théorie, il ne peut se démontrer que dans l’action ». C’est cette pensée de René Villemure développée sur le courage, qui animait la vaillance impavide et intrépide dont a fait montre le Maréchal du Tchad toute sa vie durant. Face à la menace terroriste qu’il qualifiait, de son vivant, de « calamité du siècle », il était resté soldat plutôt que chef de l’Etat. Et en véritable combattant redoutable et meneur d’hommes hors pair, il a prouvé à plusieurs fois que la bravoure est la vertu militaire par excellence.
Pour la postérité, la bravoure du défunt président tchadien, mort les armes à la main, mérite d’être célébrée, proposée en exemple partout en Afrique et dans des écoles de guerre contemporaines. Elle doit être distillée comme un puissant ferment culturel pour les Africains. Ses hauts faits d’armes emblématiques sont à inscrire en lettres d’or et léguer en héritage. Cher Maréchal du Tchad, rejoignez en paix le Panthéon des héros ! Votre nom n’a jamais été ignoré et ne le sera nullement avec votre disparition tragique. Car, vos faits d’armes resteront à jamais la référence suprême du comportement au combat.
Boubacar Demba SADIO, journaliste