Le monde politique est en train de bouger même si ce n’est pas encore l’effervescence que les journalistes appellent de tous leurs vœux. La matière dont ils ont le plus besoin se trouve bien chez les politiciens. Mais là, entendons-nous bien, je parle des journalistes sans carte politique donc sans parti-pris et qui traitent l’actualité objectivement. Rares mais réels, ces journalistes existent bel et bien dans cette masse d’informateurs qui exercent ou marchandent sur tous les supports existants.
Certes, des journalistes politiciens y en a toujours eu mais la tendance de ces dernières années frise la très grande explosivité. C’est à croire qu’à force de se fréquenter, ils se sont transmis leurs gènes. Déjà des années que l’on parle de la mort de la presse en papier et que voit-on aujourd’hui ?
Des titres en veux-tu en voilà même si ce ne sont pas des modèles économiques à enseigner dans les écoles de gestion. Pendant ce temps, c’est la presse en ligne qui est en vogue. Tout semble lui être dédié jusqu’à attirer une certaine faune de journalistes plus trempés que bien formés. Toujours est-il que, tous les matins du monde, notre premier acte au réveil est de fouiner dans notre téléphone. Quand la plupart des gens normaux pensent à s’informer, d’autres, des plus tordus chercheront des sujets aussi tordus qu’eux.
En attendant le temps des campagnes électorales, la mouvance présidentielle sort de son long sommeil pour affuter ses armes et menacer les opposants. Dans le camp d’en face, des ténors, et pas des moindres, ne comptent pas laisser Sonko répondre seul aux coups et invectives de la majorité. Déjà qu’ils lui contestent le leadership de l’Opposition d’autant qu’ils visent tous la place du Calife. Ousmane Sonko, qui s’est fait une place au soleil du landerneau politique, ne devrait plus avoir que Macky Sall comme adversaire. Des jeunes et des pas jeunes commencent à sortir du bois, timidement mais concrètement. Il faudrait bien que la politique revienne à ses fondamentaux. Les débats, conférences et autres meetings nous manquent et ce n’est pas quelques lignes sur Facebook ou Twitter qui nous les feront oublier.
Des confrontations d’idées à la télé ou à la radio, loin de celle que nous propose la première télé privée, doivent revenir dans les grilles des programmes. Doit-on continuer de subir le diktat des internautes qui sont plus enclins à insulter qu’à débattre sur les sujets politiques ? Et puis, c’est très ridicule de passer son temps devant un clavier ou avec son portable à proférer des insultes. Du virtuel au réel, la marge est parfois ténue mais la quintessence d’un débat avec la présence physique des protagonistes est sans pareille. Mais allez expliquer cela aux directeurs des programmes des télés c’est juste limite s’ils ne vous prendront pas pour des martiens. Car, les médias ne feront que révéler et non créer de futurs leaders !