En marge de la réception des cahiers de doléances des organisations syndicales de notre pays ce 1e mai, le chef de l’État a ouvert une fenêtre sur la terreur et le danger qui couvent à travers les réseaux sociaux. Avouons le tout de suite ; notre peuple est l’un des plus virulents du monde sur ces nouveaux outils de communication. Au lieu d’être des foras d’idées, de propositions et de critiques constructives, internet(Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et autres), ont fini d’installer confortablement l’anarchie dans une indiscipline totale qui ne cesse de cultiver la haine jusqu’à des niveaux insoupçonnés.
On s’attaque au rang social de l’autre, à sa culture, à sa religion, à ses convictions…Des règlements de comptes personnels ont tout le temps cours sous nos yeux et devant nos écrans grâce à un seul clic. Pis, les institutions se voient de jour en jour humiliées, banalisées, désacralisées. Un tour sur le monde permet de se rendre compte qu’au Sénégal, l’usage des réseaux sociaux pousse chaque jour au frisson. Il est aux antipodes des principes édictés par l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme.
C’est à un véritable terrorisme que nous assistons, et les conséquences pourraient nous être fatales à tous si rien n’est fait. Est franchement venu le moment pour les pouvoirs publics de siffler la fin de la récréation. C’est ce que le président de la République a enfin compris, malgré d’ailleurs tout le retard qu’il a mis pour remettre de l’ordre dans ce qui se passe autour de nous. Citoyen lambda, chef religieux, chef coutumier, ministre, directeur de société, personne n’échappe à ces incivilités répétitives au Sénégal depuis les débuts de montée en puissance de ces réseaux qui sont de nos jours, tout sauf sociaux.
À chaque génération les défis de son époque. Ces méfaits de notre internet à nous Sénégalais, sont pour nous tous un danger compte tenu de la sauvegarde de la consolidation de la paix sociale dans notre presque millénaire commun vouloir de vie commune. Le président Macky Sall a accédé au pouvoir plein dans ce phénomène. Trop c’est trop. Et c’est à lui, investi du mandat du peuple souverain, de faire rétablir l’ordre social. Puisque le jour où les fondamentaux de notre Nation devraient en arriver à l’écroulement à cause de ces excès, nul ne sera épargné. Fussent ils ceux là qui alimentent ces infinies énormités que jamais notre pays n’avait connu sous Senghor, Diouf et Wade.
Ce qui se passe dans les réseaux sociaux au Sénégal s’apparente tout simplement à de la haine. Surtout vis-à-vis du régime en place. À défaut d’argument autour des vraies questions de l’heure, des insouciants, d’une inconscience et d’une irresponsabilité singulières, se permettent tout. Pourtant, dès qu’une petite arrestation ou garde-à-vue de 24 h intervient, l’on a toujours assisté à une levée de boucliers d’avocats du diable machinalement appelés « personnalités de la société civile » ou « activistes »(souvent de grands paresseux), qui montent au créneau pour disent-ils, manifester leur soutien à ces fauteurs de troubles.
Le Sénégal est un pays spécial. Aucun Etat ne fonctionne dans la démagogie, avec des pires que Tartuffe, qui veulent engendrer le feu car politiciens encagoulés, avec comme seul but, de s’accaparer illégalement du pouvoir après avoir provoqué des émeutes qu’ils souhaitent transformer un jour en guerre civile. Voilà le rêve des parrains de ces animateurs mal polis et malsains des réseaux sociaux. De jeunes gens manipulés à souhait, pour perturber la quiétude d’un pays, d’un peuple qui reste l’exception africaine en matière de sauvegarde de la paix sociale.
Il faut les arrêter. Le chef de l’exécutif doit accélérer la cadence et mettre tout de suite en application les lois et règlements qui doivent encadrer ces réseaux sociaux. Le désordre y demeure extrêmement grave. Il est temps pour l’État de dépoussiérer internet et tout ce à quoi nous y assistons de nos jours par le biais surtout des réseaux sociaux. Les générations actuelles et futures sont à préserver. Et le phénomène des réseaux sociaux échappe clairement à l’école et à la famille. La haine connaît chaque jour un peu plus, une fulgurance jusque là insoupçonnée.
Au-delà des mesures urgentes que l’État mettra en œuvre afin de tuer dans l’œuf cette culture de la haine, de la méchanceté, de la délation, du mensonge, de la diffamation à répétition, il deviendra pertinent de procéder à un reprofilage de nos contenus d’enseignement dès le préscolaire. Puis il faudra procéder aux états généraux du civisme et de la citoyenneté qui ont pris un sacré coup ces dernières années. Et enfin seront redéfinis nos rapports à nous-mêmes ainsi que les nôtres à l’autorité.
Pour ce faire, seul l’État a compétence. Il y va de sa responsabilité en tant que dépositaire légitime de la force publique. L’appel du chef de l’État quant à la réorganisation des réseaux sociaux au Sénégal est par conséquent venu à son heure. Nous le saluons avec vigueur et enthousiasme dans l’esprit patriotique qui doit animer chacune et chacun d’entre nous. Nos encouragements renouvelés au président de la République qui a fait montre d’une réelle prise de conscience pour l’intérêt de chaque Sénégalaise et de chaque Sénégalais ! C’est ce que Gustave Lebon avait compris lorsqu’il déclarait : »Quand le parti de l’ordre faiblit pendant que celui de l’anarchie grandi. » Nous ne devons donc pas, en bons Sénégalais, accepter cette culture de la haine et de l’anarchie qui ne sont guère sénégalaises.
Mamadou Biguine Gueye