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L’affaire Barrick: De Qui Se Moque-t-on ? Qui A Trahi Qui ? (amadou Gueye)

L’affaire Barrick: De Qui Se Moque-t-on ? Qui A Trahi Qui ? (amadou Gueye)

Dans l’affaire de la transaction entre Barrick et Teranga Gold Opération a travers sa filiale sgo, pour l’achat de la mine d’or de Massawa, c’est Macky Sall qui a trahi l’intérêt national. Il a vendangé la position privilégiée du Sénégal sur le projet Massawa lors de la visite de Trudeau.

Lors de la visite du Premier Ministre Trudeau en février 2020 , le Président de la République Macky Sall a levé le droit de préemption du Sénégal qui lui permettait de porter sa contribution  de 10% à 35% sur la mine d’or de Massawa à Kédougou la plus grande mine d’or á ciel ouvert non encore exploitée en Afrique de l’Ouest, un gisement de 2,6 millions d’onces d’or qui donnera pas moins de 250 milliards de revenus par an, pendant 10 ans.

Cette opportunité de prendre une part importante de nos propres richesses a été cédée aux canadiens. Le premier ministre Trudeau a soumis le président Macky Sall, honoré de se voir courtiser par le pm canadien, au point de devenir inconscient de la perte qu’il infligeait au Sénégal.

En effet, depuis Décembre 2019 la société Sabodola Gold Operations, déjà détenteur de notre plus grande mine d’or de Sabodola, avait proposé d’acheter les parts de Barrick détenteur des droits de la mine Massawa. Cette transaction était cependant conditionnée à la décision de l’Etat du Sénégal de ne pas exercer son droit de préemption. La législation permet aussi à l’Etat de laisser le secteur privé national prendre cette part  de 25% si toutefois il ne voulait ou ne pouvait pas le faire. Il serait alors de la responsabilité du secteur privé de lever ces fonds pour payer ces parts.

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Rien de tout cela ne s’est passé.

La visite du premier ministre Trudeau a permis de faire signer au président de la République la validation de l’achat de la mine par Sabodola Gold opérations sans que le Sénégal n’exerce son droit de préemption, à travers l’Etat ou le secteur privé national. Or, 2,6 millions d’onces d’or au prix moyen de 1633 US par once sur 10 ans,  c’est 4,3 milliards de dollars de revenus, l’équivalent de 2500 milliards FCFA, ou encore 250 milliards FCFA par an sur 10 ans, avant déduction des charges.

Et puisque Sabodola a acheté l’intégralité des parts de Barrick à 227 milliards FCFA, il aurait donc suffi quelques 56 milliards FCFA pour acheter les 25% en droits de préemption, ce qui nous aurait rapporté pas moins de 20 milliards par an en bénéfices nets, compte non tenu des redevances, impôts et taxes.

L’Etat du Sénégal aurait pu solliciter un prêt pour financer cette acquisition puisque les bénéfices sont certains et qu’il dispose de la signature nécessaire pour lever les fonds. Il aurait pu aussi inviter le secteur privé national à lui proposer un schéma de financement et l’accompagner pour garantir la levée des fonds sur le marché bancaire national ou régional.

Au lieu d’essayer cette orientation patriotique et économique,  le président et son ministre ont préféré tout donner aux canadiens.

Massawa pourrait renfermer plus d’or que déclaré. Mais puisque le président Macky sall n’a même pas pris la peine de faire une expertise propre a l’état du Sénégal pour certifier les richesses réelles de ce gisement, les sénégalais n’ont que leurs personnes a blâmer, eux qui ont cru qu’un président géologue serait le protecteur avisé de leurs ressources naturelles.

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Apres avoir vendangé notre position principale, c’est á nos inspecteurs des impôts et des douanes que revient la tâche de courir après les compagnies minières pour réclamer des droits fiscaux. Ils ont fort a faire puisque ces compagnies, après avoir fait affaire avec qui de droit, ne craignent rien et osent amener le Sénégal devant le centre d’arbitrage international, avec la certitude que l’administration se verra ordonner de transiger en temps opportun …par qui de droit.

De qui se moque-t-on ? Qui a trahi qui ?

 Massawa Senegal.

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