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Bechir Ben Yahmed, Rest In Peace

Les hommages sont unanimes. Fondateur du magazine Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed aura gravé par sa plume d’observateur et d’acteur avisé la marche de notre continent et ses relations avec le monde durant les soixante dernières années. Les témoignages de ses proches collaborateurs anciens et actuels ont campé à souhait le portrait de ce personnage emblématique de la presse africaine qui fait figure d’icône.

Qu’on soit pour ou contre sa ligne éditoriale, Jeune Afrique s’est affirmée comme une institution dont la voix compte et reste écoutée.

J’ai rendu plusieurs fois visite à la rédaction de Jeune Afrique à l’invitation d’amis journalistes comme Francis Kpatindé, François Soudan… Ainsi que les regrettés Siradiou Diallo, Elimane Fall et Senen Andriamirado. A l’occasion, mes hôtes m’introduisaient auprès de Béchir, le « patron », histoire de lui dire bonjour. Je notais toujours avec étonnement sa connaissance jusqu’aux détails des derniers développements de la situation politique au Sénégal, émaillé de rappel de ses liens d’amitié avec les présidents Senghor et Abdou Diouf et non sans faire allusion à des péripéties de mon propre itinéraire d’opposant. Personnage impressionnant entre autres par sa vaste mémoire des événements et des acteurs !

En Décembre 2016 alors que j’étais en escale à Paris pour Libreville venant de New York où j’avais présenté mon rapport au Conseil de Sécurité sur la situation en Afrique Centrale, Béchir me fit l’honneur de m’inviter à dîner à son domicile. Ce fut l’occasion unique pour moi d’une longue conversation en tête à tête dans une ambiance détendue avec ce monstre sacré de la presse franco-africaine. Je découvrais alors de plus près le personnage dans sa splendeur de témoin exceptionnel de l’histoire de l’Afrique contemporaine.

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Saisissant cette occasion propice au dévoilement mutuel (voire aux confidences), je lui avouais ce que fut mon admiration de jeunesse pour Jeune Afrique et son prédécesseur Afrique Action dont les livraisons sur le conflit franco-tunisien à propos de la base militaire de Bizerte, la tragédie de Lumumba et bien d’autres événements des indépendances ont contribué à l’éveil de ma propre conscience militante. Je confessais tout autant la préférence que j’avais pour sa rubrique éditoriale « Ce que je crois ».

De cet échange mémorable est née entre nous une sympathie réciproque.

La disparition de Béchir Ben Yahmed laisse un immense vide.

Je présente mes condoléances émues à sa famille, à la rédaction de Jeune Afrique et aux amis de ce grand Africain citoyen du monde !







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