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A L’ombre Du Covid

A L’ombre Du Covid

Korité oblige, les télévisions ont diffusé, parfois en direct, la prière marquant la fin du Ramadan.

La célébration de la fête, et surtout de la prière, est aussi reflétée par les différents lieux de culte et par les confréries. Mourides, Layènes, Tallènes et Niassènes ont sacrifié à la traditionnelle prière de Korité. Tandis que les Tidianes de Tivaouane n’apparaissent pas sur les images diffusées par les chaînes de télévision, pour cause de mosquées fermées.

Plus grave (relativement !), tout comme pour l’année dernière, en pareille occasion, le président de la République délivre sa traditionnelle adresse à la nation, non pas sur le parvis de la Grande mosquée de Dakar, mais à partir de chez lui, à Mermoz. Conséquence de la fermeture, toujours en vigueur, des mosquées dont l’une des plus symboliques est la Grande mosquée de Dakar où le Chef de l’Etat effectue les prières de Korité et de Tabaski. La pandémie à Covid-19 continue de dicter sa loi jusque dans les lieux de culte. Alors, à quand la réouverture prochaine des mosquées tant réclamée par les fidèles ?

Un reportage, diffusé le jour de la fête sur la TFM, a relevé les désagréments subis par les fidèles voulant effectuer la prière de Korité à la Grande mosquée de Dakar et qui ont encore trouvé portes closes. Interrogés, leur déclaration prend des allures de supplique à l’endroit des autorités. Serait-il alors plus facile de fermer des mosquées que de les rouvrir ? La question est posée. Avec la fin du Ramadan, le mimétisme des programmes télés continue de plus belle. Les programmes festifs sont aussi de retour et le point de départ demeure les plateaux «Spécial Korité» qui rivalisent d’invités.

Après un mois de diète, d’abstinence et de recueillement spirituel, la musique reprend ses droits, les animateurs et l’ambiance aussi. Pour le Coran, les «Oustaz» et les causeries sur la religion, rendez-vous l’année prochaine ! Astaghfiroulah ! Juste un constat et certainement pas une invite. Bien au contraire. Malgré ce message vu et largement partagé sur les réseaux sociaux qui rappelle aux fidèles qu’ils peuvent dire au revoir au Ramadan mais pas à leur imam, et qui devient une recommandation prônée aussi dans les prêches de Korité.

Néanmoins, cette reprise n’en sera pas une pour le roi du mbalax. Youssou Ndour, «Invité d’honneur» de l’émission éponyme sur la TFM, annonce vouloir faire «une petite pause» dans sa carrière musicale. Interrogé sur la durée de cette interruption volontaire, le patron du Groupe Futurs médias reste évasif, mais soutient avoir eu le temps, pendant cette mise à l’arrêt de beaucoup d’activités pour cause de Covid-19, de réfléchir sur sa décision. Heureusement, ses fans pourront toujours se consoler avec la sortie annoncée de ses trois albums auxquels il s’est consacré, avec le Super Etoile, durant cette période de crise sanitaire. Un projet de comédie musicale sur lequel il travaille avec sa formation musicale est aussi annoncé, mais aucun concert n’est prévu durant cette «pause», a déclaré Youssou Ndour.

Sa volonté de vouloir «soutenir le président de la République sur la problématique de l’emploi des jeunes» est aussi évoquée entre autres raisons. Pour tout et pour tous, encore et toujours ce ou cette Covid, dont le genre ne fait toujours pas l’unanimité. En Hexagone, l’édition 2022 des deux grands dictionnaires commerciaux le Petit Robert (publiée ce 12 mai) et le Petit Larousse (publié ce 19 mai) estime, pour le premier, que le mot «covid» est plutôt «masculin ou féminin» et «donc plus fréquemment masculin» et s’écrit avec une minuscule. Tandis que son concurrent soutient le contraire. Pour le Petit Larousse, le mot s’écrit avec une majuscule et est « féminin ou masculin» : «plus correct en féminin».

Rappelons au passage que Covid-19 est un acronyme issu de l’anglais «Corona virus disease 2019». «Les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation», donc ici «disease» en anglais devient «maladie» en français, rappelle cet article consacré au sujet, publié sur le huffingtonpost.fr. Au Sénégal, que ce soit féminin ou masculin, avec ou sans majuscule, les effets de Covid perdurent et entraînent des bouleversements jusque là où on ne l’attend pas. Même pour la fête de Tabaski ? Qui vivra verra !







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