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Pourquoi L’arrivee De Mbaye Dione Derange Le «soviet» Des Travailleurs…

Pourquoi L’arrivee De Mbaye Dione Derange Le «soviet» Des Travailleurs…

A l’évidence, les braves travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) ignorent encore que l’ère des « Soviets » ou du socialisme autogestionnaire de la Yougoslavie de Josip Broz Tito (l’un des fondateurs du Mouvement des Non-Alignés pour ceux qui ne le sauraient pas) est révolue. Voilà en effet de braves messieurs et dames qui prétendent s’auto-administrer, à tout le moins choisir leur propre directeur général et même exiger la fin d’une administration provisoire à la mise en place de laquelle leur comportement ne serait pas tout à fait étranger ! Car si cet établissement leader des Services financiers décentralisés (SFD), autrement dit de la micro finance, de notre pays a été placé sous administration provisoire c’est bien à cause des fautes de gestion, pour dire le moins, de quelques-uns de ses dirigeants maison. Lesquels, par leur manière de gérer, ont mis ce fleuron en péril. N’eussent été la vigilance des autorités et la rigueur de la Commission bancaire de la BCEAO basée à Abidjan, le CMS aurait d’ailleurs déjà déposé le bilan mettant sur la paille des dizaines de milliers de sociétaires.

En effet, la forme mutualiste de l’établissement fait que tous les titulaires de comptes sont considérés comme des actionnaires qui participent donc aux organes délibérants. Une organisation assez originale et complexe donc. Toujours est-il que, créé par des Français, le Crédit Mutuel du Sénégal a connu un développement fulgurant surtout dans les régions de l’intérieur du pays où, faute de réseau bancaire, fonctionnaires servant en brousse et opérateurs économiques locaux aux faibles moyens l’ont adopté tout de suite. Mais il doit surtout son expansion et sa croissance au défunt directeur général, Mamadou Touré, artisan de la sénégalisation de la structure. C’est sous son égide que le CMS a acquis de la visibilité avec des agences partout — 219 à ce jour sur l’étendue du territoire national —, ce qui en fait le plus grand réseau de notre pays avec celui de La Poste — et un afflux de la clientèle.

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C’est sous sa direction aussi qu’a été créée la banque du groupe, la BIMAO (Banque des institutions mutualistes d’Afrique de l’Ouest). Cette création était devenue nécessaire dans la mesure où le CMS, de par sa nature même, ne pouvait pas accorder des crédits au-delà d’un certain montant. De ce fait, certains clients, devenus gros ou dont les affaires se développaient, étaient obligés de le quitter à un moment donné pour se tourner vers les banques classiques, seules à même de pouvoir répondre à leurs besoins pour certains montants. Bref, le CMS était un très bel outil qu’enviaient bien des établissements bancaires en raison de l’étendue de son réseau. Comme nous l’avons indiqué, du fait de fautes de gestion, la Commission bancaire a décidé de le placer sous administration provisoire pour en particulier sauver les dépôts des clients.

 L’Etat lui-même, le président Macky Sall en tête, s’est beaucoup investi pour sauver cette réussite sénégalaise en matière de micro-finance et aussi de banque. Un instrument qui joue non seulement un rôle économique important mais aussi a une fonction sociale indiscutable en permettant d’irriguer financièrement le pays profond et de faire accéder des couches défavorisées à l’épargne et aux produits financiers. Un canal, aussi, utilisé par l’Etat pour distribuer des aides sociales. Autant de choses qui ont fait que, de Dakar aux bords de la lagune Ebrié, on s’est mobilisé pour sauver le CMS dont la disparition, encore une fois, entraînerait des conséquences sociales dramatiques. Un risque systémique.

Le banquier professionnel Mbaye Dione à la rescousse

Pendant que l’Etat se démène pour sauver ce SFD, que font donc ses travailleurs ? Ils multiplient les mouvements d’humeur, les AG, les ports de brassards rouges, demandent le paiement de primes —pour un établissement placé en état de coma artificiel ! —, passent leur temps à réclamer le départ des administrateurs provisoires nommés à la tête de leur structure. Nul ne trouve grâce à leurs yeux. Pour eux, le dirigeant idéal, ce serait quelqu’un issu de la promotion interne. Or, ce sont justement de cadres maison qui ont mis la boîte dans la situation où elle se trouve…

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Après des années d’administration provisoire, le bout du tunnel est entrevu même si la Commission bancaire estime qu’il y a encore des choses à faire. C’est dans ce contexte que le président de la République, que le sauvetage du CMS tient à cœur, a fait appel à un grand banquier professionnel, un excellent cadre qui a fait ses preuves dans deux banques, dont la SGBS de la belle époque — où il dirigeait un département stratégique — pour lui confier les rênes de l’établissement. Objectif : non seulement le redresser mais encore en faire une vraie banque capable de rivaliser avec les meilleures de la place et la préparer à affronter la révolution du numérique.

Mais voilà que plutôt que d’accueillir à bras ouverts ce sauveur — qui laisse un poste de DGA au Crédit International, une banque à capitaux libanais —, les preux « Soviets » du CMS déclenchent un tir de barrage médiatique. Curieuse façon de souhaiter la bienvenue à un urgentiste ! Que reproche-t-on donc à M. Mbaye Dione, car c’est le nom du futur administrateur provisoire en attendant d’en être le directeur général. D’être un « politicien » !

Mais cela, c’est un secret de Polichinelle puisqu’il est de notoriété publique que M. Dione, en plus d’être une figure de proue de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), dont il a d’ailleurs dirigé le mouvement des jeunes, est aussi le maire de Ngoundiane et vice-président de l’Association des maires du Sénégal (AMS). Malgré cette casquette de politicien, aussi bien les Français de la Générale que les Libanais du Crédit international — des gens qui ne sont pas des enfants de chœur en ce sens qu’ils ne badinent pas avec leurs intérêts, croyez-moi — lui ont fait une confiance totale, n’hésitant pas à le promouvoir à des postes de responsabilité. Car l’homme sait faire la part des choses entre la politique et son travail en plus d’être un bourreau de travail — on n’en connaît pas beaucoup, les directeurs généraux qui arrivent à leur bureau à 7h et quittent après le crépuscule —, sans oublier d’être très compétent, bien sûr.

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L’autre chose que les travailleurs du CMS reprochent à leur futur administrateur provisoire — en attendant de passer DG si Dieu le veut — ? Une grotesque affaire de détournement de deniers de la mairie de Ngoundiane sur laquelle la justice s’est prononcée en rendant une ordonnance de non-lieu. Une affaire montée de toutes pièces par les adversaires politiques du maire Mbaye Dione et que nous avions dénoncée en son temps…

Pour dire que, plutôt que de se lancer dans des combats donquichottesques, les travailleurs du Crédit Mutuel du Sénégal gagneraient à faire corps avec leur nouveau dirigeant pour relever avec lui les nombreux défis auxquels leur entreprise est confrontée. Ce qui suppose des sacrifices de leur part plutôt que de se lancer dans une fuite en avant faite de revendications irréalistes. Car s’il advenait que leur établissement mette la clef sous le paillasson, les seuls perdants, ce serait eux. Nous sommes sûrs d’ailleurs que la majorité des employés du CMS n’aspirent qu’à travailler et ne souhaitent que le sauvetage de leur outil de travail. Ils ont donc intérêt à se méfier de ceux dont les ambitions de diriger ce fleuron qui a encore de beaux restes — 150 milliards de francs de dépôts — ont été contrariées par la nomination d’un futur directeur général banquier professionnel.

Avec Mbaye Dione, nous sommes sûrs que le Crédit Mutuel du Sénégal va pouvoir relever de nouveaux challenges exaltants et boxer bientôt dans la cour des plus grands établissements financiers… Nos vœux de succès l’accompagnent, bien sûr !







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