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France, La LaÏcitÉ Incomprise

France, La LaÏcitÉ Incomprise

Il n’est pas évident, lorsqu’on ne vit pas en France, de comprendre l’attachement viscéral de ce pays à une séparation définitive entre l’Eglise et l’Etat. Lors d’un séjour au Sénégal, j’ai entendu dire : «Les français sont contre les religions et surtout la religion musulmane».

Force est de constater que la France compte 100.000 édifices religieux dont 15.000 protégés au titre des monuments historiques. Selon le ministère de l’intérieur, qui est aussi le ministère des cultes, il existe plus de 2000 mosquées et lieux de prière en France. La loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et l’Etat constitue un tournant majeur de la IIIème République. La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes, elle ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. Toutefois, il y a quelques exceptions à la laïcité.

En effet, le département de l’Alsace et la Lorraine vivent encore aujourd’hui sous le régime concordataire de 1801 : les prêtres, pasteurs et rabbins sont encore rémunérés par l’Etat, c’était la seule condition de leurs rattachements à la France.

Rappelons que cette région de l’Est de la France était allemande. Certains départements d’outre-mer, (Guyane, Nouvelle Calédonie, Saint Pierre et Miquelon, etc.) en raison de la non–application de la loi 1905, permettent à toutes sensibilités religieuses de bénéficier d’une aide publique. La pratique religieuse n’est pas interdite en France et est protégée par le principe de laïcité «La laïcité garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir». «Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses». «La liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l’ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, et l’égalité de tous devant la loi quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions». Nous observons néanmoins, depuis une vingtaine d’années que la religion musulmane est prise à partie par l’extrême droite française pour des raisons idéologiques et politiques.

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En effet, avant même les tristes et ignobles attentats terroristes perpétrés par des individus qui se réclament de la religion musulmane, une minorité de français a du mal à supporter que la religion musulmane soit la deuxième religion de France. Elle guette le moindre comportement ou propos d’un français ou étranger d’obédience ou de culture musulmane pour rappeler à la population française que cette religion n’est pas compatible avec les valeurs de la républicaine. La très grande majorité silencieuse des musulmans qui rencontre elle-même d’énormes difficultés avec les intégristes est rarement audible. Au nom du pluralisme, ces activistes d’extrême droite occupent beaucoup de place dans les médias français. Une partie de la population, traumatisée par les différents attentats, commence à être gagnée par les thèses de la «fachosphère».

Leurs militants sont en phase de gagner la bataille des idées. Les immigrés et surtout la religion musulmane sont devenus un enjeu électoral. Cependant, malgré cette période sombre et dangereuse, les pratiques religieuses sont toujours protégées par la loi au grand dam des partisans d’une France recluse sur elle-même et monocolore. Ils oublient que la France a toujours été une terre d’immigration et de diversité culturelle et religieuse.







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