C’est la guerre totale entre Wave et Orange Money. Un duel comme on n’en avait plus vu depuis longtemps dans la FinTech. Une abréviation combinant les termes Financial et Technologies ou technologies financières. Ce domaine regroupe au sens large l’ensemble des sociétés utilisant des solutions innovantes afin d’améliorer ou de repenser le secteur financier, selon le site futura-sciences.com.
De nouveaux moyens de paiement ont alors été introduits, pour le plus grand bonheur des consommateurs. Avec une dématérialisation des transactions visant à faciliter les modes de paiement et de transfert d’argent. Bref, après cette courte explication contextuelle, passons à l’objet du conflit. Au Sénégal, Orange Money est resté le leader incontesté du marché, malgré l’arrivée de concurrents aujourd’hui moribonds comme Wari ou Joni joni.
En sa qualité de géant du secteur, OM, selon son abréviation familière, ne s’est jamais senti menacé. Mais, cela, c’était avant. Jusqu’à l’arrivée de l’Américain Wave et son fameux 1% de frais appliqués aux transactions. Une rapide montée en puissance qui a fini de « ringardiser » OM.
Wave a réussi à faire trembler le géant Orange qui a s’est vu contraint de réagir : en baissant ses tarifs. Une demande de ses clients, qui s’est muée en exigence au fil des années, qui a fini par être satisfaite. Enfin ! Moins de 80% de baisse annoncée sur les tarifs. Sur les réseaux sociaux, les consommateurs-clients s’en donnent à cœur joie. Le match ne fait que commencer. Equipe Wave Vs équipe OM. Chacun tresse des lauriers à l’un ou à l’autre. Même les agents de la multinationale Orange se sont emparés du combat à coup de tweets.
Pour les clients de Wave, OM s’est longtemps comporté avec l’arrogance de ceux qui ont le monopole, une démarche caricaturée dans les rapports amoureux où un petit-ami abusif se voit largué le jour où sa dulcinée décide de rompre et brandit fièrement sa liberté retrouvée. Ou l’inverse. Cette fois-ci, c’est le champ de la polygamie qui est convoqué. Lorsque la première femme se laisse aller en négligeant son époux jusqu’au jour où ce dernier décide de lui trouver une co-épouse.
Autant d’exemples transposés dans la société pour dire que dans toute chose, la concurrence a du bon. Si l’achat de crédit Orange via la plateforme Wave n’est toujours pas opérationnel, c’est à coup de communiqués de presse que les deux sociétés informent leurs clients. L’autorité de régulation des télécommunications, en l’occurrence l’ARTP, a été saisie par Wave pour dénoncer ce fait. La réplique ne s’est pas fait attendre du côté de Orange qui précise qu’une offre avait été faite depuis le mois dernier à son concurrent qui demande une rémunération supérieure à celle qui lui a été proposée.
La Sonatel précise que cette offre « avec des conditions techniques et tarifaires » est la même offerte à leurs autres prestataires, notamment leur filiale Orange Finances Mobiles Sénégal (OFMS) qui « commercialise le service Orange Money ». La Sonatel enfonce le clou et ajoute : « Wave estime que nous devons lui offrir une rémunération supérieure à celle que nous lui avons proposée pour couvrir les gratuités qu’il offre. » En attendant, le marketing de Orange se poursuit et se voit même offrir une plage d’info-communication sur le plateau de la RTS, lors du match Sénégal-Zambie de ce samedi. Durant l’intermède entre les mi-temps, la compagnie a pu exposer de long en large sur les nouveaux tarifs etles nouveaux services lancés autour de sa marque, en tant que sponsor leader de l’équipe nationale de football. Une belle opération de communication jusqu’au moment où une coupure de courant survenue au stade de Thiès a retardé la reprise du match, à la mi-temps. De quoi ironiser sur cette interruption malheureuse imputée à des raisons autres que techniques. En tout cas, cet autre match retient l’attention toute entière des clients et en attendant que le régulateur siffle la mi-temps ou la fin de la confrontation, une question taraude certains : est-ce que les agents de Orange possèdent un compte Wave ?
L’enquête est ouverte. Pendant ce temps, les consommateurs peuvent crier victoire et gagnent sur les deux tableaux.