Et si un jour venait et que les 54 Etats de l’Union Africaine se souvenaient de la vision des pères fondateurs et particulièrement celle de N’krumah.
Et si un jour, tous ces États venaient à réaliser qu’après leur parcours individuel dans leurs rapports avec l’Occident, le seul moyen de peser sur l’avenir du monde est de constituer un bloc unique.
Et si un jour, les dirigeants de ces nations sœurs seulement du bout des lèvres se souvenaient de la richesse des cerveaux africains disséminés à travers la planète et leur lançaient un appel solennel pour constituer un laboratoire d’idées destiné à faire émerger et promouvoir une puissance scientifique africaine.
Et si un jour, lassés par les rapports biaisés et parfois léonins, des accords de coopération bilatéraux avec les anciennes puissances coloniales ou les nouvelles puissances du globe, nos nations sollicitaient leurs meilleurs économistes, juristes, universitaires et penseurs de la société civile pour élaborer un unique espace économique continental qui fixera cette fois ses propres règles de partenariat avec le reste du monde dans le respect des intérêts collectifs du continent.
Et si un jour, les égos de nos demi-dieux terrestres se taisaient pour faire naître et multiplier des entreprises multinationales africaines, des infrastructures transfrontalières, des usines et industries à dimension continentale, ce serait la naissance de cette Afrique économique capable de peser en chiffres et de traiter en véritable partenaire avec les grandes puissances du globe afin de tourner définitivement le dos à l’aumône.
Et si un jour venait que la logique des intérêts économiques convergents s’imposait comme une priorité permanente dans les esprits pour triompher des égoïsmes nationaux qui animent les éternels panafricanistes de la parole, la construction de l’Afrique politique forte et unifiée pourra alors commencer.
Et si un jour, un de ces respectables omniscients et érudits qui ont en mains les destinées de nos micro-États qui se gaussent d’avoir une simple souveraineté juridique, se hasardait à vous demander, loin des caméras, un petit conseil sur l’avenir du continent, osez lui dire ceci : ce qui compte ce n’est pas la longévité de votre pouvoir mais la prospérité que vous laisserez à votre peuple et aux générations futures. Or la marche vers la prospérité individuelle de nos nations est une voie sans issue quand elle est solitaire. Alors je m’interroge.
Et si un jour, l’Afrique conduite par ses leaders éclairés se levait comme un seul homme pour aller à la conquête du monde, qui oserait lui résister?