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Bye Bye Barkhane

Bye Bye Barkhane

À la veille du sommet du G7, le président français, Emmanuel Macron, a saisi l’occasion pour faire diverses annonces en direction de l’Afrique. Des États du Sahel en particulier. Parmi ces annonces, la « fin » prochaine de l’opération Barkhane au Mali. Réalisme politique ou poursuite du chantage envers les États du Sahel et le Mali en particulier ?

Les annonces successives du président français concernant l’intervention française au Sahel, principalement au Mali, apparaissent comme des tentatives désespérées du maître de l’Élysée et de ses conseillers, de trouver des réponses crédibles à un double constat : Barkhane n’a pas donné les résultats escomptés, et il se développe de plus en plus un sentiment « anti français ». Et ces constats désagréables en annoncent d’autres qui eux, concernent directement l’avenir politique de l’hôte de l’Élysée.

En effet, de plus en plus de Français non seulement ne comprennent pas la présence militaire française dans le désert sahélien avec un si maigre bilan (résultat), mais aussi (et surtout), quand pour de si piètres résultats, le contribuable français supporte le milliard d’euros annuels que coûte Barkhane au Trésor français. Et des morts. À un peu plus d’un an d’une présidentielle où ses chances d’un deuxième mandat sont de plus en plus hypothétiques, avec la montée en flèche de Marine Le Pen, balisée par la politique ultra droitière de la Macronie, qui s’échine à être plus droitière que la droite en déliquescence elle-même et de chasser à coups de lois et droits mesures anti-musulmans, anti-immigrés etc. Mais la copie ne vaudra jamais l’originale, et on y perd et son âme et ses valeurs.

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Alors, Barkhane dans tout ça ? Il apparaît de plus en plus que les arguments du type « on est (va) au Sahel pour combattre le terrorisme djihadiste auprès de nos amis africains et du coup empêcher que le terrorisme n’envahisse nos villes », prospèrent de moins en moins dans l’opinion publique française. Surtout si on enrobe tout ça avec « la défense de nos valeurs ». La démocratie et ses attributs et avatars : les élections (on s’en fout si elles sont truquées) ; contre les coups d’État (mais pas tous) ; contre les « troisièmes mandats », (pas tous là non plus) ; pour le libéralisme (autrement dit, le droit de nos entreprises aux marchés africains)… Bref, tout cela vacille sous les coups de boutoir d’implacables réalités : on ne gagne pas la guerre contre le djihadisme ; mais on perd aussi le cœur des populations ingrates qui, non seulement nous détestent mais aussi, pactisent (en l’absence de l’État) avec l’ennemi.

Alors, l’évidence s’impose : si on ne gagne pas la guerre sur le terrain, essayons de se retirer « honorablement » en « transformant » Barkhane. Puisqu’elle ne peut plus être la foudre de guerre contre ces enturbannés des sables, replions-nous dans les villes et les bureaux des états-majors et des ministères. Pour tenter une autre mission impossible : mettre dans le crâne de ces truffions sahéliens, des rudiments de l’art de la guerre du désert. Parce que, selon le journaliste de France 24, Marc Perelman, des officiers français lui ont fait des confidences cruelles : « l’armée malienne est plus douée à faire des coups d’État qu’à combattre les dhjihadistes ». Bah c’est cruel et dur à entendre, mais ont-ils tort ? Évidemment, déposer des présidents endormis à force de paresse et bamboulas, est sans conteste plus facile qu’aller traquer, tuer les enturbannés autrement plus équipés (par qui d’ailleurs ?) que les armées régulières.

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Voilà pourquoi Macron multiplie les annonces et autres menaces-chantages à l’endroit des dirigeants maliens et sahéliens. Même si, tardivement, il semble être pénétré de ce constat de bon sens qu’il a partagé avec ses concitoyens lors de sa conférence de presse d’avant G7 ce jeudi : « on ne peut pas se substituer aux peuples pour combattre à leur place…même si on peut de temps en temps influencer les gouvernants » !  Voilà !  Était-ce si difficile à comprendre ?

Barkhane va donc être « transformée », réduite, redimensionnée et redéployée. On va désormais miser sur les forces spéciales alliées (de la France), autrement dit « l’opération Takuba », qui sera étoffée. Si les pays européens (alliés) se décident à passer de la parole aux actes (et à la caisse). Mais qui veut encore venir mourir pour l’Afrique ? Si les Africains eux-mêmes réclament baignent à ce sacrifice. Quelle opinion publique européenne gobera encore que la défense de ses villes contre les attentats terroristes, se passe à plus 5000km dans le désert ? Et cela, aucun cri d’orfraie sur la « menace » russe ne convaincra les opinions publiques européennes. Quant aux populations du Sahel, elles se demandent jusque ce que foutent leurs armées à part parader dans les bureaux des capitales. C’est vrai : des bureaux climatisés sont sans commune mesure avec des bâches dans le désert à plus de 50-60 degrés ! Patriotisme et défense du territoire ? Tu parles Blaise.

dndiaye@seneplus.com







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