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Le Code Conflictuel

Le Code Conflictuel

Finalement, le dialogue politique controversé aura laborieusement accouché d’un code conflictuel, en droite ligne de la démarche clivante de son initiateur, loin du consensus de 1992. Cela n’a rien de surprenant, au vu des rapports exécrables entre les acteurs de la vie politique et quand on connaît l’aversion des cadres dirigeants de l’APR, depuis leur accession miraculeuse au pouvoir, pour la totalité du processus de refondation institutionnelle, tel que proposé par les Assises Nationales et la C.N.RI.

Par ailleurs, presque tous les partis d’opposition ont assisté aux travaux du dialogue politique, à l’exception notable de certains d’entre eux, comme le FSD/BJ, la République des Valeurs, le PDS…,

Ce faisant, ils cherchaient peut-être, à remettre sur les rails la vie politique de notre pays, mise à mal, lors du premier mandat, par sept années de politique du fait accompli et de gouvernance tyrannique, avec comme faits majeurs, l’emprisonnement arbitraire de concurrents politiques, des entorses notées sur le processus électoral, une loi scélérate sur le parrainage citoyen…etc.

Mais ce noble souci d’assainir le climat politique national ne semblait pas répondre à la conception du président Macky Sall, qui bien qu’ayant rempilé pour son second et dernier mandat, n’en continue pas moins de dérouler ses manœuvres ténébreuses, censées garantir la conservation du pouvoir à son clan familial ou à sa formation politique et peut-être pour lui-même.

On en a eu un aperçu avec le débauchage surprenant de l’ex-chef présumé de l’Opposition ou quand des officines obscures de son administration ont monté, de toutes pièces, une cabale contre celui qu’eux-mêmes considèrent comme l’adversaire le plus antagonique à leur projet de mise en place d’une autocratie pétrolière, à savoir le leader du PASTEF. Actuellement, le camp présidentiel déploie d’énormes efforts pour crédibiliser leur scénario improbable et alambiqué, qui trouve preneur dans des cercles insoupçonnés, auxquels l’ascension trop fulgurante du PASTEF a fait de l’ombre.

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Il en est ainsi de certains segments de l’opposition politique traditionnelle, qui ne voient leur raison d’être que sous le prisme déformant des questions électorales.

Promptes dans l’invective et la dénonciation des innombrables scandales auxquels le régime actuel nous a habitués, ces formations politiques semblent surtout chercher à se positionner en ersatz, à leur propre profit et non pour améliorer les difficiles conditions d’existence des masses laborieuses (hausse des prix des denrées, pénurie d’eau, pandémie de COVID-19).  Elles ne proposent pas non plus de programme alternatif véritable, adoptant volontiers une posture populiste, allant même jusqu’à rivaliser avec le pouvoir sur des thématiques ayant pour finalité de flatter les sentiments religieux de nos concitoyens.

C’est cette attitude électoraliste, qui les a conduits à légitimer un prétendu dialogue politique, qu’elles ont rejoint sans poser de préalables, servant ainsi de faire-valoir aux manœuvres politiciennes du président de la coalition Benno Bokk Yakaar auquel, comble d’ironie ou de naïveté, elles vont même reconnaître la prérogative d’arbitrer les points litigieux issus des concertations.

Contrairement à leurs aînés, les nouvelles organisations de la jeunesse patriotique ont le mérite d’être moins électoralistes et d’essayer de se rapprocher du peuple, se faisant l’écho de ses préoccupations quotidiennes, que ce soit dans le monde du travail, sur les questions de pouvoir d’achat, du service public, du patriotisme économique, d’accaparement des terres…

Elles devront simplement veiller davantage à aider le mouvement populaire à préserver son autonomie de pensée et d’action et à se doter d’outils organisationnels de défense permanente de ses intérêts matériels et moraux, hors des tiraillements politiciens. À ce propos, elles devraient pousser les travailleurs à mettre fin à l’apathie et à l’excès de bienveillance de certains de leurs dirigeants syndicaux vis-à-vis du pouvoir et du patronat.

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Au total, l’opposition politique manque de cohésion, mettant trop en avant leurs intérêts politiciens étroits et des logiques d’appareil au détriment de plateformes programmatiques.

C’est dire donc que le nouveau code conflictuel porte en lui les germes d’une instabilité politique durable, d’autant que les élections locales de janvier 2022 risquent de constituer le point de départ de toute une série de consultations électorales rapprochées, entre lesquelles, les passions partisanes et les contestations belliqueuses vont prendre le pas sur des concertations sereines et réfléchies.







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