La danse des charognards. Ce titre, méchant dans dans son intitulé, exprime au fond la situation au niveau de nos partis politiques et autres coalitions . Alors que les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, trinquent parce que tenaillés par des calamités de toutes sortes qui ont noms inondations, Covid-19 et son lot de morts, émigration clandestine, hausse incontrôlée des prix, conjonctivite, etc. (excusez du peu), les gros bonnets et autres leaders de formations politiques , à bord de leurs rutilants bolides, vitres tintées, n’en ont que pour les locales et pour des inscriptions sur les listes électorale ou les gens s’entretuent , avec beaucoup de blessés notés dans les centres d’inscription .En témoigne , ce qui qui se passe actuellement dans la commune de Podor, à Ziguinchor et un peu partout dans le pays . Mais, à ce jeu, ils n’ont pas le monopole de la bêtise humaine. L’opposition comme le pouvoir , comme chloroformés, se suivent aveuglément dans le trou pour tenir la dragée haute dans la bêtise. Les morts et les familles endeuillées, la classe politique sans cœur n’en a cure. Un responsable est mort ? On se fait fort d’y aller avec les lunettes de soleil, son masque , verser quelques larmes de crocodile et laisser, à l’occasion, une enveloppe bourrée de billets de banque. Et, il en est ainsi, tous les jours. Jusqu’au prochain deuil.
Le week-end écoulé a été illustratif de cet état de fait. A Grand Dakar et autres localités sont sous haute tension à cause de transferts d’électeurs, les feddayins des politiques s’en sont donné à cœur-joie. Ils se sont illustrés dans le sport favori des nervis et autres sbires, uniquement body-buildés pour casser de l’adversaire. Oublié ABC dont les larmes des proches ne sont pas encore asséchées. Oublié Abdoulaye Elimane Dia, dit Kaladjo que les camarades de parti se sont empressés d’accompagner à sa dernière demeure, à Oréfondé, pour renouer avec ce qu’ils savent faire : la politique politicienne dans son aspect le plus vil. Que dire des citoyens anonymes qui meurent, tous les jours, dans les demeures ? Ils n’ont même pas droit à leur minute de silence.
Ainsi va la vie dans les officines de nos formations politiques ,où des êtres désincarnés se donnant pour mission divine d’améliorer le sort de leurs concitoyens excellent dans l’antipathie manifeste : aucune once de compassion pour ces derniers qui, le 23 janvier 2022, doivent savoir à quoi s’en tenir.
Hélas. Comme du bétail électoral, ils se font mener par le bout du nez par des politiques sans cœur, sans foi ni loi. Selon qui, l’instantané et les intérêts du moment priment sur tout. Au diable les ressentiments des robots électoraux qui, pensent-ils, méritent bien le sort qui est le leur ,quand ils sont capables de monnayer leur alignement avec un tee-shirt, un billet de 2 mille francs ou un transport gratis dans un car, de la capitale aux contrées les plus reculées.
Abou KANE