Je regardais ce mercredi 15 septembre, sur France 24, le reportage consacré à la construction de la nouvelle capitale Égyptienne, aux portes du désert, où presque.
Il s’agit pour le Président Sissi de décongestionner le Caire, une capitale affaissée, bruyante, dilatée avec près de 25 millions d’habitants et des embouteillages effrayants ! Dakar n’est pas moins pire !
La construction de cette nouvelle capitale totalise un budget, comme indiqué dans le reportage, de 45 milliards d’euros, soit en FCFA : 29 billions 345 milliards 453 millions 743 mille 060 FCFA ! J’espère que le calcul est juste !
Le vertige ! Mais… c’est un bon vertige.
Quand on voit ce chantier pharaonique avec plus de huit mille ouvriers, on se rend compte que Sissi est devenu pharaon et qu’une telle œuvre restera forcément -qu’on le veuille ou non – dans l’histoire, même si Sissi est Sissi, plus aigle que colombe. Plus dictateur que démocrate.
Dieu Seul sait combien il nous arrive souvent en Afrique, au regard de l’insoutenable indiscipline de nos populations, de souhaiter que s’impose l’autorité, c’est à dire prévenir de ce qui ne peut être admis, punir ceux qui tachent notre société et notre vie en commun/ Je ne dis pas dictature : humilier, emprisonner, assassiner. C’est intolérable. Inacceptable !
On ne cesse dans notre pays, de rappeler jusqu’à l’évanouissement, ces valeurs perdues qui faisaient du Sénégal un pays d’honneur et de civilité ! Tout n’est pas dans la fosse, mais la fosse est pleine.
La liberté oui, mais d’abord le respect du bien public, le respect de l’autre, le respect de la vie en société.
Pour revenir à l’Égypte, oui il faut bâtir ! Il faut bâtir !
Il faut voir dans ce reportage de France 24, combien cette nouvelle capitale égyptienne suscite déjà un renouveau économique, jusqu’à la main d’œuvre utilisée à travers de modestes et pauvres populations qui trouvent dans ce chantier de quoi mieux vivre, même si c’est peu !
Au Sénégal, oui nous devons aussi bâtir, bâtir, bâtir pour le futur… devancer le futur… penser aux nouvelles générations à venir dans 50 ans… et 50 ans, c’est déjà demain.
Oui, bien sûr, nous le savons depuis Jésus, il faut manger, se vêtir, se loger, se former, travailler. C’est une sur-priorité de tout prince et de tout État. Mais pas seul !
Ce qui construit les ponts, les routes, les pistes, les écoles, les hôpitaux, les unités industrielles, n’est pas ce qui construit l’esprit et son patrimoine pour que l’être humain s’accomplisse.
Il ne s’agit pas, non plus, de choix à faire. Il s’agit de faire face pour le prince, l’État, nous-mêmes, chaque citoyen, au meilleur d’une société dans l’équilibre, le bien-être, la justice, l’équité.
On le sait tous : cela s’appelle un idéal de vie en commun et pour le bien de chacun. Et un idéal est un idéal… Jamais parfait !
Sissi partira. Nous partirons tous. Président comme palefrenier. Saint homme comme humble talibé.
Mais cette nouvelle capitale qui se lève déjà, sera décisive dans la mémoire de l’Égypte… comme hier les rois et les pharaons… plus côté lumière que côté ombre…
Il s’agit de faire de sorte que nos messages et nos œuvres restent d’actualité, 100 ans après nous !
Ce qu’on en dira ne dépendra plus de nous…