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SouverainetÉ Contre SouverainetÉ

SouverainetÉ Contre SouverainetÉ

Qui donc protègera le peuple, si l’armée privée russe Wagner doit « former l’armée malienne et protéger les dirigeants ? »

Wagner ! Ce nom a résonné, cette semaine, jusque dans le Palais de verre de Manhattan, où la France a, en quelque sorte, « mondialisé » l’émoi, à propos de l’accord en vue entre les autorités maliennes et l’armée privée de mercenaires russes. Mais, à Bamako, beaucoup s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leur souveraineté. Les dirigeants maliens n’ont-ils pas raison, après tout, de décider de ce qu’ils estiment être dans leur intérêt ?

Si le colonel Goïta trouve que s’offrir les services de cette armée privée russe sert les intérêts du Mali, évidemment qu’il a raison, et même le devoir de le faire. D’ailleurs, si personne n’a pu l’empêcher de prendre le pouvoir, par deux fois, à Bamako, qui donc pourrait l’empêcher d’engager son pays dans la voie qu’il désire ? C’est cela, la souveraineté, en effet.

Mais l’indépendance d’un pays se proclame un jour, puis s’assume, ensuite. Le besoin de rappeler que l’on est indépendant trahit souvent le fait que l’on a soi-même oublié d’assumer ladite indépendance. Jamais l’on n’entend les Cap-verdiens répéter qu’ils sont une nation indépendante. Pas plus que les Botswanais, les Namibiens, les Ghanéens… C’est à la manière dont les dirigeants conduisent leur pays que l’on réalise à quel point ils assument leur souveraineté.

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