« La voix de son maître ». C’est la première phrase qui m’est venue à l’esprit, à la lecture d’une chronique hebdomadaire que nous sert chaque début de semaine, un journaliste de raccroc qui se prend trop au sérieux dans ses élucubrations épisodiques. « La voix de son maître » pour les anciens et les moins jeunes, renvoie pour ceux qui savent, au slogan de la maison de production de disques de la société Pathé Marconi. On y voyait un chien aboyer devant un microphone comme LOGO de la marque avec le slogan « La voix de son maître » . En ces temps-là, la musique était gravée sur des supports en vinyle ronds de 45 tours ou de 33 tours et était distillée grâce à un électrophone. Aujourd’hui tout cela a disparu au profit d’abord des Compact disc ou CD ensuite des clés USB et maintenant des smartphones actuels supports de tous les enregistrements musicaux ou autres. Pourquoi « la voix de son maître » ? Parce que la chronique en question qui se veut pompeusement analytique de la situation au Mali, a osé émettre des critiques acerbes à la limite de l’injure en direction du peuple malien pour ses positions dans son bras de fer avec la France. L’emploi des termes « cynisme et outrecuidance indécente envers la France » sont des termes de trop qui, je l’espère fort, ont dépassé la pensée de l’auteur. N’oublions pas qu’il est journaliste par effraction et certainement, ceci expliquant cela, l’emploi des termes appropriés peut lui jouer des tours. En tout cas, je l’espère pour comprendre mais pas pour excuser ses excès de langage qui commencent à faire beaucoup tout de même. Sinon ce serait vraiment une agression inacceptable contre un peuple avec lequel nous partageons presque TOUT jusqu’à avoir la même devise nationale « Un peuple, un but, une foi ». Ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. C’est dire combien nous sommes imbriqués les uns les autres entre sénégalais et maliens. Ne serait-ce que pour cela, on devrait éviter d’émettre des avis tranchants, offensants et blessants de part et d’autre quand il s’agit de commenter un fait qui se passe dans l’un ou l’autre pays. Il n’est pas toujours bienséant sous couvert de bravade, de dire TOUT ce qu’on veut, en donnant l’impression d’être courageux et objectif dans ce qui n’est en fait que des affirmations gratuites sur une situation dont on ne maîtrise pas du tout, alors pas du tout, tous les contours et les non –dits. La lacune d’une formation journalistique digne de ce nom apparaît nettement avec cette « perfection dans l’erreur » comme on dit dans le jargon du MRH (Management des Ressources Humaines) qui fait croire qu’on sait TOUT alors qu’on ne connait RIEN DU TOUT.
La posture de l’article est d’autant plus choquante qu’elle prend fait et cause pour la France et traite nos frères maliens de cyniques et outrecuidants. C’est cela qui est INACCEPTABLE. Ce faisant, l’homme devient la voix de son maître, LA France. Il faut oser le dire.
« Le malheur de l’Afrique disait Aimé Césaire ; c’est d’avoir rencontré la France ». Il ne croyait pas si bien dire le génie martiniquais. Car comment expliquer que des africains bon teint en arrivent à s’extirper entre eux pour les beaux yeux de la France ? On ne verra JAMAIS, un pays européen et occidental en général, s’en prendre ouvertement à un autre pays européen pour défendre des africains. Quand bien même, il serait dans le plus grand tort. Ce n’est qu’en Afrique qu’on peut voir de telles choses qui dénotent le travail de vassalisation que la France a réussi en transformant nombre d’africains en janissaires, sbires, séides et renégats de leur pays et de leur continent pour servir les intérêts de la France. C’est pourquoi, notre chroniqueur en se mêlant à cette affaire et avec une telle charge hargneuse envers les maliens n’adopte ni plus ni moins qu’une attitude servile envers la France. Dans cet exercice, ils sont nombreux, très nombreux les africains qui préfèrent la France à leur pays d’origine et s’érigent sans vergogne, en défenseurs zélés des intérêts français en toute circonstance et contre leur propre pays. C’est la principale prouesse de la France d’avoir réussi à cloner des africains pour en faire des français de papier, de cœur et d’esprit pour, toujours travailler pour la France et défendre les intérêts français en toute circonstance . QUELLE INDIGNITE !!
Sinon en quoi, ces turbulences que traversent actuellement la France et le Mali dans leurs relations multiséculaires qui somme toute, ne concernent que les deux pays, peuvent-elles donner lieu à toutes ces réactions aussi disparates les unes, les autres allant du dépit amoureux pour les uns au mépris pour les autres en passant par la condescendance pour certains, l’arrogance pour d’autres, la révolte voire l’injure pour d’autres encore. Jusqu’à indigner un sénégalais bon teint qui se croit en droit de servir aux maliens un pamphlet aussi acerbe que cette chronique si ce n’est pour être « la voix de son maître » ?
Pourtant, cette affaire de « lâchage en plein vol » que le Premier Ministre malien a eu « l’outrecuidance » de dénoncer de la part de la France vis-à-vis de son pays et Oh sacrilège de surcroit devant l’assemblée générale des Nations Unies. (Quel Toupet !), ne concerne que le Mali et la France. Cette phrase donc est restée en travers de la gorge des français bien-pensants et imbus de leur « complexe de supériorité » même plus feint ou voilé. Et ce fut l’Hallali. La chasse à courre au Malien est ouverte. Qui se voit traité de tous les noms d’oiseaux dont les plus doux tournaient autour des vocables : ingrat, impoli, traitre, gouvernement incompétent illégitime bref la sémantique colérique et scatophile était très riche pour marquer l’ire de la France devant ce hoquet du bœuf malien de son arrière-cour à elle, la France , la Puissante France qui nous a tous soumis à la chicotte et qui , dans sa Grande magnanimité nous a octroyé des indépendances tronquées qu’on voudrait prendre pour réelle. Mais on est où là ? Doivent-ils éructer. Voilà des pays si tant est qu’on peut appeler « pays» ces ramassis de peuplades perdus dans des vastes étendues désertiques et vides et qui « sans l’Homme Blanc serait un Néant » pour paraphraser le Grand Victor HUGO. Et ils se prennent pour des pays souverains ? Jusqu’à oser apostropher la Puissante France qui leur aura Tout donné ? Quelle ingratitude ! Les mots ont vraiment volé bas, très bas pour stigmatiser la position malienne dans cette affaire de Wagner. Les réactions des maliens outragés furent à la hauteur des admonestations françaises rappelant entre autres, les apports des maliens aussi bien dans les guerres de libération des griffes de la très puissante Allemagne que dans le creusement des multiples tunnels des métros parisiens et français entre autres.
Tant que la passe d’armes se limitait entre les maliens et les français, ce conflit qui n’est en fait qu’une scène de ménage entre conjoints liés à la vie à la mort, pouvait rester circonscrit dans les limites d’un désamour passager qui sera vite colmaté et dépassé dans une réconciliation prochaine tant les intérêts des deux pays sont indubitablement imbriqués les uns, les autres.
C’est pourquoi, nous dénonçons avec force, la chronique citée supra qui n’avait pas sa raison d’être surtout en des termes aussi discourtois vis-à-vis des frères de sang avec qui nous partageons TOUT. Juste pour plaire aux français. NON NON et NON…
L’Afrique mérite tout de même, un peu plus de DIGNITE, de SOLIDARITE, DE RETENUE et de RESPECT MUTUEL entre ses fils, tous ses fils juste pour EXISTER…
DIEU NOUS GARDE, GARDE LE SENEGAL ET GARDE L’AFRIQUE…