Le 28e Sommet Afrique-France s’est donc tenu, ce 8 octobre, à Montpellier, en l’absence des chefs d’Etat africains, mais avec le président Macron, qui avait convié plus de 2 500 Africains ou Franco-Africains. Un président français bousculé par certains des onze participants choisis pour lui donner le change, dans une séance de questions-réponses. Peut-on dire que le pari est réussi ?
Au regard des objectifs qu’il poursuivait, il doit sans doute être satisfait. Mais, si vous avez-suivi « l’édition spéciale », sur RFI, peu après la fin des travaux, vous avez entendu les analyses, posées, de certains des participants qui étaient intervenus, durant la plénière. Deux d’entre eux disaient n’avoir pas reçu de réponses satisfaisantes à leurs questions, et se demandaient si le flou n’était pas délibéré.
L’un d’eux s’est même avancé à suggérer qu’il doutait de la sincérité de tout cet exercice, puis il a conclu qu’il espérait n’avoir pas été instrumentalisé. S’il est une crainte que les organisateurs ne doivent pas minimiser, c’est que des jeunes gens comme celui-là rentrent chez eux avec un tel doute, et que leurs parents et amis, qui leur avaient dit de se méfier, les accueillent avec un : « on t’avait prévenu que tu te ferais avoir ! ».
Tous ne rentrent jamais unanimement satisfaits d’un tel rassemblement
L’on aurait tort de faire comme s’ils étaient allés à un congrès de parti ou à un meeting politique. La plupart voulaient croire qu’ils peuvent faire enfin confiance à une France dont certains d’entre eux se méfiaient héréditairement. Ce serait une erreur de les prendre pour une foule que l’on aurait retournée. D’autant que, comme beaucoup parmi eux l’ont répété, leurs proches vivent cette excursion comme une trahison. La suite doit absolument leur donner raison d’y avoir cru. Sinon, d’autres incompréhensions suivront, et les anciennes grandiront.