Le Directeur Général du quotidien Le Soleil, Yakham Mbaye, était l’invité de l’émission Face 2 Face diffusée sur TFM ce dimanche 10 Octobre.
Il a comme à son habitude parlé avec toute la sincérité qu’on lui connaît et certaines de ses réponses suscitent en nous cet exercice de vouloir aller plus loin.
Sur les locales, il a été bien tranché en disant à qui voulait l’entendre, je cite: « pour le Président, je veux toujours être une solution mais pas un problème ». Quelle belle philosophie pour quelqu’un qui se reconnaît être membre d’un parti avec à sa tête un responsable.
Maintenant, réfléchissons sur pourquoi les autres ne peuvent pas adopter cette attitude tout en sachant qu’ils ne sont pas plus légitimes que Yakham.
La vérité c’est qu’ils sont nombreux à se dire que s’ils ne contrôlent pas une collectivité territoriale, ils risqueront de rater le virage de l’après 2024. Ils ne sont obnubilés que par cela et rien d’autre. Contrôler une mairie et avoir les coudées franches dans la négociation avec n’importe qui, c’est cela la stratégie.
Sinon comment comprendre qu’un sénégalais inconnu de tous avant l’arrivée au pouvoir du Président Macky Sall puisse aujourd’hui défier son autorité pourtant acceptée jusqu’ici.
Allez même comprendre pourquoi ce tohu-bohu indescriptible n’est noté que pour le contrôle des mairies et pas pour les conseils départementaux.
Les 3/4 de ceux-là sont soit ministre ou Directeur Général avec un décret signé par celui-là sur lequel ils veulent mettre une pression: on me choisit ou je quitte !
Depuis quand est-ce comme cela dans un groupe ? Le « c’est moi ou personne d’autre » est la meilleure manière d’imploser une coalition pour la stabilité de laquelle le Président Macky Sall s’est énormément battu.
Parmi ces gens qui s’agitent, la majorité est de l’alliance pour la République (APR) et c’est cela qui fait peur. Et les alliés, ils comptent pour du beurre ? Dans une coalition, la solidarité et la grandeur de s’effacer pour les autres restent les seules qualités gages d’une longue stabilité.
Certains ne sont même plus candidats à une candidature, ils ont déjà déposé leur caution montrant ainsi que quel que soit le choix de la coalition, ils seront sur la ligne de départ.
Comment comprendre que l’on puisse être dans un parti, y acquérir des moyens pour ensuite les utiliser contre ce même parti ?
Aujourd’hui, cela va dans tous les sens et dans toutes les localités. On compte même dans ce groupe d’agitateurs des responsables qui ne contrôlent même pas un quartier dans leur commune.
Cependant, pour qui connait un tant soit peu le Président Sall, la surprise ne sera pas grande de le voir dans les jours à venir siffler la fin de la récréation en mettant les uns et les autres devant leur propre responsabilité. Il jouera pleinement son rôle de garant de la stabilité de sa coalition comme il l’a toujours fait par ailleurs. C’est pourquoi le meilleur conseil que l’on peut donner aux uns et aux autres c’est de se conformer aux règles qu’ils ont eux-mêmes acceptées en intégrant le parti. Si chacun fait ce que bon lui semble, la coalition devient inéluctablement une armée mexicaine où chacun peut se déclarer général.
Nous sommes sûrs que celles et ceux-là qui pousseront le bouchon plus loin risqueront de le regretter amèrement lorsque la sanction tombera. Vous verrez que vos maisons se videront, votre téléphone ne sonnera plus et vos appels seront ignorés par ces personnes qui vous ont poussé à défier l’autorité qui, socialement, vous a fait de bout en bout. C’est cela la vérité !
Qui parmi eux détient un décret de nomination sous lequel on ne lit pas la signature du Président Macky Sall ? Qui ? Personne !
Allez combattre un choix de cette autorité est la preuve la plus patente de l’ingratitude chez l’homme et chacun doit pouvoir l’éviter pour la postérité.
Qu’ils fassent très attention à ces laudateurs qui leur disent que quel que soit le schéma vous devenez maire. Ils peuvent lourdement se tromper. La science politique n’étant pas un domaine pour tout le monde, les analyses à eux données par des profanes en la matière peuvent bien les conduire à l’échafaud.
Que feront tous ces « rebelles » en cas d’échec ?
Ce qui est sûr c’est que celles et ceux-là qui leur disent aujourd’hui d’y aller chercheront dès le lendemain un autre responsable à plumer.
Ils sont nombreux à dire que ce sont les populations qui les ont choisis alors qu’ils ont eux-mêmes organisé ces rencontres sans y être présents. Qu’ils fassent cela à d’autres car ce subterfuge est bien cousu de fil blanc.
Tout cela pour dire que la dignité humaine ne doit pas commander certaines attitudes et qu’il est exécrable de défier celui-là qui vous a mis sous la lumière.
Au demeurant la belle formule de Babacar Justin Ndiaye avait déjà fini de tout régler: « Quand vous êtes dans un régime, vous le défendez avec ardeur ou vous le quittez avec grandeur ».
Au cours de l’émission, Monsieur Mbaye a aussi fustigé, à juste titre d’ailleurs, l’attitude répréhensible de certains responsables du parti au pouvoir qui affecte directement l’image du Président de la République.
Sous ce rapport, nous sommes bien en phase avec lui car c’est Macky Sall qui a été élu et tous ceux qu’il a choisis pour travailler avec lui doivent comprendre qu’ils sont le véhicule de ses valeurs à lui. Ils doivent comprendre que même s’ils sont inconnus du grand public, il suffira que l’on dise que c’est un de ses hommes pour que son image soit écornée.
Depuis 2012, tous les scandales où son nom est mêlé à tort sont l’œuvre de gens en qui il a placé toute sa confiance. Il est aujourd’hui malheureux de constater que certains ne la méritent pas, cette confiance. Ils ne sont jamais présents quand celui-ci est attaqué de toutes parts mais sont prompts à dealer dans son dos pour ensuite laisser l’opinion se défouler sur lui. Quelle ignoble attitude !
L’on se rappelle tous quand Wade disait qu’il ne savait plus en qui avoir confiance si ce n’est les membres de sa famille. Lui aussi était arrivé à découvrir les scandales de ses hommes en qui il avait confiance, les uns après les autres.
Au demeurant, rappelons que quand vous travaillez pour un Président de la République, vous renoncez à votre propre lumière pour faire rayonner la sienne. Vous devez, même s’il arrive que vous soyez une mauvaise personne, participer à préserver son image dans vos faits et gestes.
Cela va jusqu’à s’occuper de ses militants à lui qui forment sa propre famille politique.
Il n’y a rien de difficile à cela.
Souleymane Ly