C’est parti ! La pré campagne électorale a bien démarré en France pour l’élection présidentielle de 2022. Les candidats surgissent de partout pour montrer qu’ils sont les meilleurs pour présider le destin de la France. Chacun cherche son créneau, mais beaucoup se retrouvent pour dire que l’immigration est un bon «filon» pour attirer des électeurs déboussolés.
Les partis de gauche, allié naturels des immigrés se trouvent confrontés à un dilemme majeur : continuer d’affirmer ses valeurs de solidarité, de droit de l’homme et de justice sociale, sans être considérés comme naïfs et laxistes. La confusion règne sur le regard porté sur les minorités culturelles qui ne sont pas forcément des étrangers mais bien des français à part entière. Selon l’INSEE (Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques), en 2020, 6,8 millions d’étrangers vivent en France, soit 10, 8% de la population française.
47,5 % sont nés en Afrique, principalement dans les pays du Maghreb : Algérie, Maroc et, dans une moindre mesure, la Tunisie. 32% en Europe sont originaires d’Europe.
Cette émigration ne peut être déconnectée de l’histoire de France, ancien pays colonisateur. Ces francophones se rendent naturellement en France pour poursuivre leurs études ou travailler. L’Angleterre, quant à elle, accueille les nigérians, ghanéens, pakistanais, indiens qui faisaient partie du giron du grand empire britannique.
Ces deux pays, anciennes puissances coloniales, se distinguent par leurs frilosités à l’égard des immigrés. Le premier a vu naître sur son sol une peur panique qui dépasse l’entendement. Le deuxième souffre du Brexit et de la réduction drastique des conditions d’entrée et de séjour sur son territoire jusqu’ à souffrir une pénurie de main d’œuvre, pourtant utile pour ses entreprises.
En France, depuis 2002, qui a vu Jean Marie LEPEN accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle, la porte est devenue grande ouverte pour les idées d’extrême droite et, les immigrés sont devenus des boucs émissaires.
Une partie de la France a peur de la mixité culturelle, de la créolisation de la société française, tout simplement, de la différence. Les partis d’extrême droite et une partie de la droite veulent imposer l’immigration comme thème principal de campagne, au détriment de l’économie, du social, de l’écologie…
Il faut être toujours plus extrémiste pour être entendu et faire la UNE des journaux. Les projets loufoques et anticonstitutionnels ont vu le jour. Un prétendant au trône voudrait que les parents donnent un prénom qu’il considère comme français. Ce serait fini les Mohamed, Rachid, Demba, Aïssata, Jordan, Michael, Jennifer, etc. En panne d’argument, l’étranger qui n’a pas le droit de vote, devient le bouc émissaire.
L’Allemagne qui a accueilli 1, 7 million d’émigrés en provenance de Syrie, n’a pas inscrit dans ses débats politiques, durant leurs dernières élections, l’émigration et l’Islam. L’extrême droite allemande n’a pas émergé et ses scores sont loin derrière les partis traditionnels. Il est à noter que ce pays pragmatique, avec une chancelière conservatrice de droite, a permis à 11 millions d’étrangers de vivre actuellement dans son territoire. (Source Le Figaro). La France aime se faire peur, ce fut le cas en 2002 et 2017. Le débat entre les deux tours de 2017 entre Emmanuel MACRON et Marine LEPEN est venu nous rappeler que la haine, l’immigration et la sécurité, comme seuls arguments de campagne ne suffisent pas pour accéder au pouvoir. Le but recherché est toujours de créer des débats de comptoir et d’envisager une confrontation entre français. Ces colporteurs d’idées nauséabondes qui ont été condamnés à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale, poursuivent néanmoins cette filière pour atteindre leurs objectifs.
La France a vécu des moments sombres au cours de son histoire. Elle saura faire face et se ressaisira, grâce à ses citoyens qui sont intrinsèquement défenseurs des droits de l‘Homme et du Citoyen. Rappelons que le racisme n’est pas une opinion, mais un délit.