Le monde de la Culture a de quoi pavoiser. Des distinctions prestigieuses sont glanées par deux de ses éminents représentants.
D’abord Boubacar Boris Diop la semaine dernière et après Mohamed Mbougar Sarr cette semaine. Boris est un philosophe qui a tâté le journalisme après une formation au Cesti. Quant à Mbougar, il est parti poursuivre des études en France et s’est retrouvé écrivain. Un lauréat si jeune et très prometteur mais qui essuie déjà des critiques. Comment peut-on critiquer un livre que l’on n’a pas encore ouvert ?
Dans ce pays, ceux qui répondent au nom d’intellectuel respecté et accompli sont peut-être légion mais le nom de Boris, comme celui de Bachir Diagne entre autres, seront inéluctablement comptés dans le lot. Qui ne s’est pas réjoui des sorties et joutes oratoires d’une extrême densité de ces deux éminents confrères ces derniers mois dans la presse ?
Des moments féeriques où les idées, leur construction qui sous -tend leurs ambitions, ont foisonné et fusionné dans des textes d’une rare densité. Les puristes en redemandent. Et c’est bien le moment d’interpeler les autorités pour assoir une véritable politique culturelle. C’est bien de sortir des milliards encore faudrait-il qu’ils soient bien distribués.
De francs-tireurs se déclarant intellectuels captent vite fait cette manne et nous proposent des livres que même des enfants bouderaient. La question en définitive n’est pas de sortir des livres mais de produire de bons livres, enchanteurs et digestes. Sommes-nous encore et toujours la Grèce de l’Afrique ? Vaste question à laquelle on aurait répondu sans ambages au temps de Senghor mais hélas !
Depuis l’avènement de ses successeurs, de Diouf à Macky en passant par Wade, la culture n’a jamais été une priorité. Certes, Wade a bâti de beaux buildings qu’il a laissés à Macky Sall. De beaux palais de la culture érigés par les Chinois mais sans âme véritablement.
Le Grand Théâtre est plus chasse gardée des saltimbanques de la musique que maison de la culture. Les cartes ont été mal distribuées et les résultats sont là, tristes et aberrants. Nous sommes dans le temps du choix des maires et de nombreux gus sont candidats.
Pour Dakar une si grande ville, aucun des candidats à la mairie n’emporte mon adhésion parce que jamais ils n’ont montré d’intérêt pointu pour la Culture…