Diantre!!! qu’a fait ou écrit Mohamed Mbougar Sarr pour mériter ce « lynchage » qui ne dit pas son nom. Un imaginaire bad buzz dans le dessein inavoué d’inhiber ou d’annihiler du Roc, du Real. Un Goncourt acquis brillamment et sans complexe grâce à une plume avec une mine d’or. Une plume qui fait jaser partout dans le monde.
Mais qui sont ces bouches qui piaillent plus fort que la musique littéraire ou qui valsent à contre temps sur un tempo qui dépasse leur entendement.
Au vu des réactions polémiques qui ont contre toute attente suivi la proclamation des résultats du Prix Goncourt, il y a de quoi vraiment s’interroger sur la sécrète mémoire des uns et des autres. Mbougar a vraiment raison de revisiter le «labyrinthe de l’humain». Il faut avoir l’esprit tordu ou ne pas voir plus loin que le bout de son nombril pour saliver ou débiter des inepties.
Mais bon, difficile d’exceller dans une meute de médiocres qui se débattent dans une jalousie débordante qui cache mal un complexe d’infériorité.
Comment peut-on dans un ouvrage d’environ 460 pages, ne retenir qu’un seul mot « Nampalma »? Il faut vraiment être sournois ou déséquilibré intellectuellement pour tenter de dérouter tout un monde tout aussi instruit et averti.
Les chiens aboient la caravane passe disait l’autre. Malheureusement ces pourfendeurs sont dépassés par le train de l’histoire. Aujourd’hui qu’ils sachent une fois encore que cela n’est que littérature.
De ce livre que j’ai lu dès les premières heures de sa parution après l’avoir reçu de l’auteur, je retiens seulement ce qui a été tellement bien dit par mon frère et confrère éminent journaliste Yoro Dia. Avant même la publication des résultats du Prix Goncourt 2021, le journaliste, séduit par la profondeur de la plume du très Senghorien Mbougar, tant par les origines sérères que par l’écriture, avait prévenu.
Dans une chronique dans un quotidien de la place, il écrivait ceci : « Le quatrième Roman de Mbougar Sarr se lit d’une traite, comme Cent ans de solitude, parce que l’auteur ne vous laisse pas le temps de reprendre votre souffle entre la quête du livre, le Labyrinthe de l’inhumain de l’amour par Diégane Faye, sur la littérature, la réflexion sur le rôle de l’écrivain, quelques réflexions politiques sur l’Afrique et l’Amérique latine. Non seulement Mbougar Sarr ne nous laisse pas de répit, mais il déroute souvent le lecteur, qu’il trimbale d’un continent à l’autre pour mieux relancer et donner un nouveau souffle à l’histoire ».
Il faut le dire et le reconnaître, ce livre est tout simplement un régal. « La plus secrète mémoire des hommes » est un chef d’œuvre qui nourrit l’esprit et non l’instinct et les errements libidinaux.
Le Goncourt, cette prestigieuse distinction, n’est pas une offrande encore moins une faveur comme le jeune écrivain Mbougar l’a si bien dit devant le parterre d’hommes et de femmes de lettres, qui le 03 novembre dernier étaient en compagnie de l’académie Goncourt pour célébrer la plus belle plume en langue française au pays de Marianne en 2021.
100 ans après René Maran (Batouala en 1921), Mohamed Mbougar Sarr devient le deuxième écrivain à accrocher sur son tableau de chasse un Goncourt.
Njokondial Mbougar , le Sénégal est fier de toi.
Ndatté Diop
Journaliste, président de l’association de la presse culturelle du Sénégal