Quel plaisir, et quelle satisfaction de voir un homme de la qualité de Mody Niang rafraichir la mémoire, des Sénégalais, par ce fameux discours du 03 Avril 2012. Moi qui suis l’actualité politique du Sénégal depuis décembre 2011.
J’avoue que je ne connaissais pas Macky SALL, ni son (tortueux) parcours. Pour moi, il apparaissait comme un homme « neuf », et ce discours du 03 avril m’avait emballé. Je me suis dit que, avec un homme comme cela qui tient de tels engagements envers son peuple, ce pays en une seule mandature allait décoller, et enfin, ce n’est pas l’opposition, mais la misère et l’analphabétisme qui seraient réduits à sa plus simple expression.
Rapidement, il a fallu déchanter. Il faut reconnaitre à l’individu le fait qu’il ne nous a pas fait trop languir, pour révéler ses véritables intentions, et sa véritable personnalité. Rapidement, cet homme n’a pas hésité à quitter le costume de Président, pour endosser les haillons de traitre à la nation. Fut un temps où les traitres à la nation étaient passés par les armes: je n’en demande pas tant. Mais comment cet homme peut-il se regarder tous les matins dans une glace, sans ce dire: je suis la pire crapule que le seigneur a créée! Parce qu’enfin, la performance est suffisamment grande pour mériter d’être signalée: transformer le SENEGAL, dont les avancées démocratiques étaient régulièrement saluées dans le monde
entier, en une dictature de la plus basse espèce: certes, nous ne sommes pas encore en Chine ou en Corée du nord, mais quand même!
Lorsqu’en 2018 ce paon faisant la roue, a cru bon devoir publier le recueil de ses discours (qui d’ailleurs a fait un flop en librairie, ce qui n’étonnera personne), je me suis précipité sur le livre (que je n’ai pas acheté, mais simplement consulté) pour justement retrouver ce fameux discours, puisque pour moi tout part de là: un engagement, suivi d’une trahison de la pire espèce, curieusement, ce discours ne figurait pas dans cette oeuvre « littéraire ».
Alors, il faut que tous les observateurs politiques, tous les journalistes, toutes les voix du Sénégal arrêtent une bonne fois pour toutes d’utiliser le mot « démocratie », je ne cesse de le dire et de le répéter, le Sénégal est malheureusement devenu, sous l’impulsion et les agissements de cet homme, encouragé par le troupeau de moutons bêlant stupidement immergé dans une pratique du culte de la personnalité qui est d’un ridicule de pire espèce, une DICTATURE; Oui, MODY, il y aura un troisième mandat (je me souviens que lorsque je vous faisais part de ma conviction qu’il ferait un troisième mandat, et que le problème à l’époque, il y a de cela bientôt un an, n’était plus le troisième mandat qui pour moi, était acté, mais le quatrième, vous en aviez avalé l’arrête du thiof qui, je l’espère, vous avait régalé) bien évidemment en toute illégalité, mais depuis quand le Président de l’APR respecte les lois? Il n’en a cure, il s’est annexé le pays entier, et les richesses qui vont avec. Cet homme, et c’est visible, n’aime pas le Sénégal et encore moins les Sénégalais. La seule chose qui compte pour lui, c’est l’argent et le pouvoir qui lui est associé.
Alors, face à toutes les provocations de ce triste personnage, que peut faire ce qu’il reste de l’opposition? J’exclue le PDS, qui rejoindra la mouvance présidentielle en 2023, en échange de l’effacement de la dette fiscale de M. Karim WADE, autre phénomène condamné uniquement pour la partie immergée de l’iceberg que constituaient ses « affaires » puisque vraisemblablement, les élections législatives seront couplées avec la présidentielle de 2024, pour ne pas créer une éventuelle cohabitation, et même si je ne partage pas les opinions de SONKO, je salue le courage de cet homme, qui ose tenir tête à ce dictateur.
A chaque provocation, et Dieu sait qu’elles sont nombreuses, SONKO répond par des provocations, et il en sort gagnant, car SONKO maitrise une chose, la plus importante, c’est la rue. Je ne suis pas un adepte de la violence, bien au contraire, je la déteste et la fuis. Mais SONKO, restant seul opposant de poids, n’a pas le choix. Et ça, il faut que le peuple tout entier le comprenne, car c’est dans l’intérêt du peuple tout entier. Il faudra malheureusement, en passer par là, il y aura des manifestations d’une violence que le Sénégal n’a jamais connue, il y aura des morts, beaucoup de morts, des blessés, beaucoup de blessés, c’est inévitable, et la seule responsabilité en incombera au dictateur, qui n’aura pas peur, pour conserver son fauteuil, de marcher sur les cadavres, et ordonner, à son ministre de l’Intérieur qui manque d’expérience mais fait preuve de beaucoup d’orgueil et d’ambition, mais qui n’a encore pas compris que toute sa vie, il aura les mains rouges de sang et donnera l’ordre, sans sourciller le moins du monde, de tirer sur ceux qui osent défier « le chef ».
Mais en réalité, ce n’est qu’un tigre de papier, un poltron, et un peureux. Ses dernières déclarations en sont la preuve, cet homme est « mort de trouille », car s’il perd son fauteuil, non seulement il sait ce qui l’attend, et ça, il n’en veut surtout pas: il veut bien envoyer ceux qui le dérangent en prison, mais y aller lui même, il n’en est pas question. Rendre des comptes à des magistrats qu’il a toujours méprisés ? JAMAIS.
Alors, oui, je suis convaincu que le SENEGAL va connaitre, d’ici un an, les pires heures de son histoire. Mais il convient aussi de savoir ce que veulent les Sénégalais. Peut être qu’ils s’accommodent de cette dictature, et qu’ils n’ont pas envie que cela change? C’est à eux de décider. De savoir s’ils souhaitent que ce régime dictatorial et corrompu perdure jusqu’en 2034, où s’ils veulent que cela change, et qu’enfin (j’aurais envie de dire: ce n’est pas trop tôt) ils soient gouvernés par des gens intègres, qui prennent en considération avant tout le facteur humain, et non pas donner la priorité au béton, qui permet toutes les combines possibles (sur facturations, détournement de fonds, etc.). La liste est longue, des décisions à prendre pour en arriver là, mais rien n’est impossible, et les talents sont là (manifestement, il n’y en a pas au sein de la coalition BBY, puisque le « chef » n’arrive pas à trouver son dauphin: il faut donc chercher ailleurs…
Triste devenir pour ce pays. Que d’occasions perdues, que de rêves envolés, que d’horizons bouchés pour la jeunesse qui ne voit son avenir que dans la fuite. Mais il appartient aux Sénégalais, et à eux seuls, de se lever et de dire: ça suffit. Ils ont su le faire en 2012, et même si je ne crois pas aux répétitions de l’histoire, ils doivent savoir ce qu’ils ont à faire en 2024.
Quand aux chefs religieux, réputés pour être un facteur de paix sociale, et dont la voix porte (ou portait, car c’est malheureusement de moins en moins vrai, mais à eux de comprendre pourquoi on en est arrivé là) ils doivent avoir le courage, de remettre le pouvoir en place sur le bon chemin, même si cela doit se faire au détriment d’avantages financiers ou en nature non négligeables: à eux de comprendre et de savoir dire non. N’oublions jamais que dans la vie, le fautif et le responsable de tout chaos, ce n’est pas celui qui se défend, mais celui qui attaque. Et le seul moyen de répondre aux provocations des dictateurs en place, c’est de faire de la surenchère dans la provocation. Ce n’est certainement pas le plus intelligent, mais c’est le seul moyen.
Gardons espoir, c’est bien la seule chose qu’il nous reste, devant cet amoncellement de nuages qui se dirigent tout droit vers notre cher pays!
Me François JURAIN