La décision honteuse, illégale et inhumaine prise par le syndicat de « chefs » d’Etat de la CEDEAO contre le peuple malien a indigné l’écrasante majorité de l’opinion de la Communauté et au-delà. C’est une tache indélébile dont ces dirigeants ne pourront jamais se débarrasser. L’histoire retiendra que Macky Sall, Alassane Ouattara et leurs homologues d’Afrique de l’Ouest ont pris une décision scélérate et répugnante le 9 janvier 2022 contre le peuple d’un pays africain en guerre. Une décision dictée par des puissances extérieures.
UNE DÉCISION DICTÉE PAR LA FRANCE ET LES PAYS OCCIDENTAUX
Le plus honteux dans cette décision c’est que l’opinion africaine a le sentiment qu’elle a été dictée par la France et l’Union européenne. Quoique disent Macky Sall et ses homologues, ils seront perçus comme des laquais agissant pour le compte de la France et des pays occidentaux qui cherchent coûte que coûte à liquider les militaires au pouvoir au Mali. D’autant plus que la CEDEAO évoque sans le citer nommément le groupe russe Wagner que les Occidentaux considèrent comme une menace à leurs intérêts. Même si l’arrivée de ce groupe au Mali correspondrait aux intérêts du peuple malien ! Ainsi, avec cette décision, les dirigeants de la CEDEAO ont montré qu’ils ne sont que des marionnettes au service de l’Occident. Elle montre également que Macky Sall va consacrer sa présidence en exercice de l’Union africaine au service de la défense des intérêts de la France et des pays occidentaux et non de ceux de l’Afrique.
RESTAURER LA DÉMOCRATIE AU MALI ?
C’est au nom du retour à « l’ordre constitutionnel » ou de restauration de la « démocratie » que le syndicat des chefs d’Etat de la CEDEAO a pris ces mesures draconiennes contre le Mali. Mais ils oublient que l’ordre constitutionnel et la démocratie ont besoin de sécurité, de paix pour prospérer. En outre, ils oublient que le peuple malien est le seul et vrai dépositaire de la démocratie et de la souveraineté de son pays. La vraie démocratie ne s’importe pas. Elle ne peut être qu’endogène. Les dirigeants de la CEDEAO et leurs maîtres occidentaux sont disqualifiés pour donner des leçons de « démocratie » au Mali ou à un autre pays. Les peuples de la CEEAO savent comment la plupart des dirigeants de la Communauté sont élus. Ils manipulent les Constitutions comme d’un chiffon de papier pour se faire réélire. Beaucoup d’entre eux sont de véritables autocrates, voire de fieffés dictateurs, déguisés en « démocrates ». Ils n’ont donc ni crédibilité ni la légitimité pour prétendre aider à restaurer la « démocratie » au Mali. Dans leur zèle à jouer aux perroquets de l’Occident et à servir ses intérêts, ils en sont arrivés à confondre élections et démocratie.
FAIRE LE JEU DES DJIHADISTES?
Sans doute, les Maliens et beaucoup d’autres Africains ne manqueront pas de penser que la décision des présidents de la CEDEAO, au-delà de son caractère illégal et inhumain, est de nature à faire le jeu des groupes terroristes qui sévissent au Mali. En effet, quand on cherche à isoler et étouffer un pays, on accroît forcément ses difficultés et on affaiblit ses capacités à y faire face. Surtout quand il s’agit d’un pays en guerre. Les sanctions économiques et financières draconiennes et la menace d’intervention militaire contre le Mali brandie par Macky Sall et ses pairs risquent fort de faire le jeu des djihadistes qui terrorisent plusieurs régions du Mali.
L’HONNEUR PERDU DES DIRIGEANTS DE LA CEDEAO
La décision de la CEDEAO contre le Mali montre qu’il y a un grand décalage entre et les dirigeants et les peuples. Cette Communauté avait pour objectif de rapprocher ces peuples et de promouvoir leur solidarité et leur développement économique et social. Malheureusement, les dirigeants successifs de cette Communauté ont travesti cet idéal et les aspirations démocratiques et d’intégration des peuples en formant un syndicat voué à la défense du pouvoir de ses membres. La décision sur le Mali vient de l’illustrer de manière encore plus éclatante. Ni le bienêtre du peuple malien ni l’intégrité ni la souveraineté de ce pays n’ont pesé dans la décision honteuse et scélérate du 9 janvier 2022 à Accra. Cela va renforcer le sentiment de défiance, pour ne pas dire de mépris, des citoyennes et citoyens de la CEDEAO à l’égard des dirigeants de la Communauté