Face à un désir croissant des hommes en treillis de reprendre le pouvoir aux mains des civils, la Cedeao veut stopper dans l’œuf cette appétence qui empêche la croissance économique des pays de la sous-région. Maintenant, le coup d’Etat est vu aux yeux de certains intellectuels comme un moment de punition pour ces pays, dont les populations tirent le diable par la queue.
« La main de la Cedeao n’a donc pas tremblé contre le Mali », comme avancent les commentateurs dans leurs récits. Le coup d’Etat est en train de se transformer comme une habitude ancrée dans ce pays vaste de l’Afrique de l’Ouest, dont la majorité du territoire est disputée entre les différents groupes terroristes occasionnant le besoin d’intervention militaire des puissances étrangères depuis 2013.
La Cedeao a tout fait raison d’imposer le régime de sanctions contre les putschistes à Bamako qui s’attirent le désir souverainiste du peuple malien tout en oubliant que c’est au bout des armes qu’ils sont venus au pouvoir, dans un contexte de grande insécurité, envenimé par la fragilité des institutions politiques à Bamako.
La Guinée, pays voisin du Mali, a suivi la même voie. Les militaires ont pris le pouvoir dans le but de refonder l’Etat. Donc, la situation du Mali et de la Guinée est dans la même balance que la Cedeao n’hésitera pas à infliger toutes formes de sanctions contre ces deux pays afin d’éviter la vague d’instabilité future dans la région.
La sortie honorable pour ces deux pays, est de proposer un délai court à la Cedeao, permettant aux partis politiques de s’organiser pour leur retour au pouvoir. Le coup d’Etat est une situation démodée qui ne peut plus prospérer dans le monde d’aujourd’hui.
C’est le même message pour les présidents civils qui se lancent dans le projet mortel du troisième mandat ou le pouvoir à vie, que cela n’est plus possible de s’évertuer en empereur autoproclamé. Donc, l’impérieuse nécessité est le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans ces deux pays de la Cedeao.
Par Moussa Diabaté, journaliste