Le Train express régional (TER), avancée technologique d’importance, a donc été ré-inauguré en grande pompe le 27 décembre dernier par le chef de l’État sénégalais. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, l’a aidé à tenir le ruban. Cette fois, le TER roulera tous les jours sans s’arrêter, de la gare du port de Dakar à Diamniadio – en attendant, affirme Macky Sall, de rejoindre bientôt les villes de Mbour et de Thiès.
Tarifs prohibitifs
Dans des accents de Lider Maximo communiste, le président de la République a annoncé qu’une « aube nouvelle [s’était] levée ». Communisme ? C’est bien le mot juste ! On veut en effet faire accroire, en haut lieu, que ce TER est destiné à convoyer 115 000 voyageurs par jour, dont une majorité de pauvres des banlieues paupérisées. La réalité est autre. Ce TER entièrement climatisé, d’un coût de « 780 milliards [de F CFA] hors taxes » – selon le dossier de presse officiel – devrait être destiné à la seule classe moyenne. Cela doit être dit.
Déjà, les tarifs pratiqués ne sont pas à la portée du goorgorlou lambda, censé l’emprunter plusieurs fois par jour : 500 F CFA pour rallier Thiaroye, 1 500 F CFA pour atteindre Diamniadio. Ensuite, le véritable défi, c’est de convaincre les ménages qui ont une ou deux voitures de s’en priver en semaine afin de contribuer au nécessaire désengorgement de la capitale sénégalaise. Ils emprunteraient ainsi des transports en commun adaptés à leur standing et répondant à leurs légitimes attentes de confort et de propreté.
Laissez les pékins moyens continuer à monter dans les bus Tata et les Ndiaye Ndiaye à 150 F CFA le trajet. Réservez plutôt le TER aux citoyens de la classe moyenne, dont beaucoup ont d’ailleurs quitté le centre-ville pour s’installer dans les villas cossues des poches prospères de banlieues comme Mbao Villeneuve, Malika, Keur Massar…