Pendant des jours , Dakar, comme d’autres villes du pays , a vibré sous le rythme de la campagne électorale . Une campagne , loin d’être émaillée de violences , à part quelques incidents .Il y a eu moins de discours que de tintamarre, au point qu’on se croirait dans une atmosphère de carnavals . De la phraséologie, il y en a également eu . Des textes plus proches de la littérature que de la chose politique ont été distribués par certains , comme si on était dans ce que l’on pourrait appeler une campagne de billets .Des billets qui ne permettront pas à certains d’entrer au conseil municipal de leurs localités .On aurait pu avoir des débats sereins et bien organisés qui permettraient aux différents candidats d’avoir des rendez-vous avec les populations devant lesquelles ils exposeraient les grandes lignes de leurs programmes . En lieu et place de débats , nous avons eu droit à des querelles cryptopersonnelles, à des disputes de bornes- fontaines .
Si le débat n’a pas été d’un niveau acceptable , c’est parce que, d’une part, les profils n’ont pas été satisfaisants , et d’autre part le fossé qui sépare les hommes politiques de la masse se creuse davantage . Tellement galvaudée , laissée à des esprits peu brillants par les élites , la politique est devenue un domaine où cabotins , gangsters , petits rappeurs se taillent une part non négligeable..Dans plusieurs chroniques que j’ai publiées dans la presse et sur ma page Facebook , j’ai attiré l’attention des observateurs sur la nécessité d’une reprise du leadership politique par les élites , afin de sauver notre pays .Ces élections vont révéler des surprises désagréables à certains néophytes de la chose politique qui se croient des Hercules alors qu’ils ne sont que des prématurés politiques .Le travail politique nécessaire à une prise de conscience , bouclier contre l’achat des consciences , n’a pas été mené à temps , si bien que le vote sera plus qu’aveugle et irrationnel .Autre aspect important à relever dans cette analyse du déroulement de la campagne est relatif à ce que les hommes politiques ne s’intéressent point aux réelles difficultés des populations auprès desquelles ils sollicitent des voix sans être capables de leur proposer la voie du changement et de la prospérité. Pour illustrer cela , on peut se fonder sur les discours des candidats à Grand Yoff où l’insécurité constitue une question lancinante que peu d’entre eux ont abordée .Nous venons de constater que ceux qui prétendent nous gouverner sont séparés des masses par un énorme fossé .C’est dire que les intellectuels doivent reprendre le leadership politique dans ce pays .
Félix Mboup