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La Joie Du Retour Au Pays Et Le Stress Des PrÉparatifs

La Joie Du Retour Au Pays Et Le Stress Des PrÉparatifs

En France, les salariés disposent de cinq semaines de congés payés par an pour se reposer. Mais, les vacances servent avant tout, dans les pays développés, à se ressourcer, s’évader, déstresser, de recharger les batteries pour reprendre le travail. La législation française permet aux immigrés, en accord avec leurs entreprises, de cumuler plusieurs jours de vacances pour pouvoir disposer de deux, voire trois mois de repos. Ce qui leur permet de séjourner plus longtemps dans leur pays d’origine. Les préparatifs de voyage pour le Sénégal sont souvent des moments de stress pour la diaspora. La règle sur laquelle les futurs vacanciers se retrouvent est : ne jamais annoncer sa date d’arrivée au pays natal. Les personnes mises dans la confidence sont souvent les épouses, quelques jours avant le départ. Leurs craintes se situent au niveau des sollicitations ou des réclamations de cadeaux en provenance de France. Le téléphone portable arrive en tête des cadeaux réclamés. Pour ne pas mécontenter parents, amis, faux amis et troubadours, les réponses des immigrés restent évasives. Le refus est rarement prononcé pour ne pas les frustrer.

Quelques mois avant le départ, c’est l’effervescence, surtout chez les femmes. Il faut acheter vêtements, chaussures, colliers, tissus, parfums, etc. Elles doivent toujours faire plus que leurs voisines qui ont distribué des valises de cadeaux durant leur séjour au Sénégal et, dont les actions sont parfois diffusées sur les réseaux sociaux pour montrer qu’elles font partie des nantis en France. C’est leur guerre froide : il faut la gagner pour être reconnues par la communauté. Elles ont la fièvre acheteuse et doivent remplir leurs devoirs d’expatriées. La France est un pays riche et certains sénégalais font semblant d’appartenir aux catégories sociales favorisées. S’ils se déclarent sans sous, on leur demande à quoi ça sert de vivre dans l’Eldorado et revenir pauvre ? Cette situation devient parfois angoissante et empêche beaucoup de sénégalais de rentrer très souvent au bercail.

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La veille du départ, l’immigré est dans tous ses états. Il est envié parce qu’il rentre chez lui après plusieurs mois, voire des années qu’il n’a pas foulé le sol de ses ancêtres. L’angoisse liée au nombre de kilos autorisés par les compagnies aériennes monte, d’autant plus que les cadeaux offerts par des amis peuvent surgir à la dernière minute. Le jour du départ, certains se lavent avec quelques potions magiques concoctées par un marabout afin d’arriver en bonne santé et peut-être pour que l’avion ne s’écrase pas. L’arrivée à l’aéroport peut créer un état d’excitation et d’angoisse parce que les compagnies aériennes n’autorisent que deux valises de 23 kg chacune et un bagage cabine de 12kg. La majorité de sénégalais ne pèse pas leurs valises avant d’aller à l’aéroport : «Inchallah, ça va passer». Plusieurs sénégalais dépassent très largement le nombre de kilos autorisé. A l’aéroport, on peut observer des valises ouvertes devant les guichets pour diminuer les charges des bagages. C’est alors que le choix des objets à abandonner en France devient cornélien. Il arrive que nos voyageurs pèsent trois à quatre fois leurs valises pour atteindre les kilogrammes requis. Les compagnies refusent toute négociation et les passagers qui ont des excédents de bagages sont mis de côté pour ne pas perturber le bon déroulement de l’enregistrement. Nous pouvons dire que les préparatifs du retour au pays natal ne sont pas de tout repos. L’attente des sénégalais à l’égard de la diaspora est très forte et conduit nos compatriotes à répondre avec exagération aux besoins énormes qu’ils ne pourront jamais combler. Je pense que les parents, amis et proches auraient certainement besoin d’autre chose qui pourrait être une aide financière qui contribuerait aux besoins primaires. Le souci est qu’ils aimeraient avoir le beurre et l’argent du beurre : le portable et le «khalis» (argent) !!!

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