Cette humiliante défaite des Locales dans la région de Dakar et Ziguinchor, demanderait absolument à Macky Sall de réfléchir avant de s’aventurer à un 3e mandat, qui plus est illégal. Mais, il faut tout de même reconnaître que malgré les récriminations de l’opposition avant le scrutin, les élections locales se sont assurément bien déroulées et démocratiquement. Mais plutôt, ce sont les dirigeants des coalitions, tant au pouvoir qu’à l’opposition, qui ont été antidémocratiques dans le choix de leurs candidats.
Mais la défaite de la coalition Bby, relative à la perte de la capitale, Dakar, dans ces élections locales, est un signal très fort. Incontestablement, c’est le Président Macky Sall qui en porte l’entière responsabilité à cause de sa boulimie du pouvoir et ses choix hasardeux sur des candidats non représentatifs. Hé oui, c’est comme si l’histoire se répétait, Macky Sall a répété la même erreur que le Président Wade lors des Locales de 2009, avec la victoire de l’opposition dans certaines grandes villes dont Dakar. En effet, Macky Sall, comme Me Wade en 2009, s’est comporté en véritable monarque avec une dictature bonapartiste au sein d’un Bby sans âme. Et ce dernier, à l’exception de quelques rebelles qui ont fait bande à part, a donné carte blanche au Président Macky Sall de choisir selon son bon vouloir et à sa guise, les candidats de Bby.
Ainsi, dans son choix des candidats de Bby, Macky Sall a mis l’accent plus sur des critères subjectifs, comme les liens d’amitié, de parenté, etc. C’est ainsi que ce dernier a porté son choix sur des gens inconnus, impopulaires ou vomis par les populations des localités concernées, en lieu et place des citoyens compétents, honnêtes et profondément attachés à leurs populations. Il en a été de même aussi pour des coalitions de l’opposition, dans le choix de leurs candidats. Leur choix a fait aussi quelque part, l’objet de marchandage, de trucage et d’antidémocratisme en leur sein. A telle enseigne que ce ne sont pas les meilleurs candidats de l’opposition qui ont été investis, malgré leur brillante victoire dans les grandes villes.
Mais tout n’est pas de gagner. Il reste à l’opposition maintenant, de démontrer son savoir-faire sur le terrain en qualité et loin des discours de campagne. Il faut donc éviter le syndrome de Bss, en 2009, c’est-à-dire un simple changement d’hommes et non de méthodes, pour répondre à l’attente pressante des besoins des populations qui ont voté pour un changement qualitatif et une amélioration de leurs conditions de vie. Cette défaite du pouvoir aux élections locales de 2022 est celle, précisément, de Macky Sall qui est le chef de file de Bby et seul maître incontesté à bord. Depuis 2012, Macky Sall jouit des délices du pouvoir avec sa coalition Bby, sans se soucier le moins du monde, des nombreuses promesses qu’ils avaient faites aux populations à travers leurs élus locaux, qui n’ont pratiquement rien réalisé de significatif dans les localités qu’ils administraient durant 5 ans.
Alors maintenant, après cette cuisante défaite personnelle de Macky Sall, l’on se demande s’il aura suffisamment de courage, de clairvoyance, d’humilité et d’objectivité nécessaire pour retenir la bonne leçon. Et ensuite, de tirer tous les enseignements qui s’imposent de ces élections locales, tests de grandeur nature, avant les prochaines Législatives de juillet 2022 ?
Au total, cette sentence sans appel des populations est une sanction à l’encontre d’une gouvernance nauséabonde que vous personnifiez. Oui, cette défaite est aussi la preuve que vos élus n’ont pas tenu leurs promesses démagogiques à l’endroit des populations. Ils n’ont pas non plus respecté les voeux exprimés par les citoyens, c’est-à-dire être gouvernés autrement et mieux. Ces vœux et cette volonté demeurent constants et valables également à l’endroit des nouveaux élus locaux.
Alors, au regard de ce qui s’est passé depuis 2012 dans la coalition Bby, on peut parfaitement constater que le Président Macky Sall n’accorde aucune considération à ses alliés, membres de la coalition Bby. Parce que dans la pratique, ces derniers ne semblent pas être considérés par le Président Macky comme des alter égo d’égale dignité. Au regard de ce qui se passe, le Président ne les consulte pas pour avoir leurs avis dans ses prises de décision les plus importantes qui, cependant, les engagent en tant qu’alliés du pouvoir.
Pour Macky Sall, l’on dirait que ses alliés sont de quantité négligeable, donc ils sont incapables de lui être utiles à quoi que ce soit. Voilà pourquoi il préfère transformer ses proches amis ou parents, en politiciens occasionnels et candidats à des élections ou membres de son gouvernement, que se fier à ses fidèles alliés qui ont, pourtant, sabordé leur partis pour être entièrement à son service. Mais en vérité, il faut reconnaître que la faute incombe aux responsables des partis alliés Bby, qui se comportent devant Macky Sall comme des gens qui lui sont redevables de tout, pour se conduire comme des moutons de Panurge.
Ainsi, ces derniers prennent pour argent comptant, tout ce qui vient de lui, sans objection ni contre-proposition. Cette situation abracadabrante existe entre Macky Sall et ses alliés du Bby depuis 2012 et cela pourtant, malgré toutes les erreurs flagrantes qui jalonnent sa gouvernance depuis son accession au pouvoir, que Bby ne dénonce pas. Mais que voulez-vous ?, comme disait l’autre, qui se fait mouton, le loup le mange. «Nit lu mu nangu tek ko dagan na». Alors, le contrat entre les partis de Bby et Macky Sall semble fort bien être celui du cavalier et du cheval.