Depuis 2010, le gouvernement a initié le PNEBJA, programme d’alphabétisation des jeunes et des adultes, articulé aux TIC. L’engagement a été réel au niveau des opérateurs dans la mesure où la durée a été allongée sur une période de deux ans avec des sous projets de 10 classes.
Pour les opérateurs, la durée du programme répondait à une préoccupation soulevée pendant des années afin que des résultats probants soient obtenus.
Avec l’avènement du plan takkal, le pouvoir dans sa recherche effrénée de ressources pour faire face à ces coupures intempestives d’électricité mit fin à ce programme après 14 mois d’une manière unilatérale.
Ce coup de grâce se prolongea d’année en année et le programme suit une chute progressive
Mais le paroxysme arriva en 2021 avec ce quota dérisoire d’un sous projet par IEF. Ainsi, la région de Kaolack a eu 20 classes soit 150×20 = 3 000 apprenants par un nombre peu significatif par rapport au nombre de la région qui n’a eu que deux classes spécifiques.
Par contre Matam et Fatick ont 31 classes et 26 classes et nous nous interrogeons sur la pertinence et les critères de répartition de ces classes spécifiques.
Ces classes spécifiques ne subissent aucun suivi sur le plan de l’encadrement car les personnes à qui sont affectées ces dernières ne sont pas des opérateurs.
À notre humble avis, les quotas des régions doivent être prioritaires par rapport à ces classes qui répondent à une connotation particulière.
L’alphabétisation est un enjeu majeur pour contribuer au développement durable. Si on se réfère à l’IDH et à l’axe 2 du PSE sur le capital humain.
L’État doit accorder à l’alphabétisation une place importante dans toutes les politiques de développement à l’image de la question de l’environnement.
Pour garantir une masse critique de citoyens capables de participer au développement, l’État doit investir davantage dans l’alphabétisation pour mettre le pays sur la rampe de l’émergence. Au cas contraire, nous resterons à la traine et nous allons être absent du rendez-vous du donner et du recevoir, comme disait le poète.
Le taux d’analphabétisme ne sera jamais réduit avec ces quotas et ce budget qui s’amoindrit chaque année.
Notre conviction est, pour paraphraser l’autre, alphabétiser ou périr.
Babacar Thiam est opérateur en alphabétisation.