Le premier sacre des Lions à la Coupe d’Afrique des nations (Cameroun 2021) a été obtenu après d’âpres luttes, tout au long de la compétition : des éliminatoires à la finale. C’est la raison pour laquelle il faut l’analyser sur tout le processus.
Le premier enseignement que l’on peut tirer, c’est la persévérance dans l’effort et le mental guerrier qui a animé toute l’équipe, à la tête de laquelle le sélectionneur national a eu à jouer un grand rôle. Le deuxième enseignement, c’est qu’il a su créer une véritable équipe où chacun s’est senti fortement impliqué pour l’atteinte de l’objectif tracé par le chef de l’Etat. Comme troisième enseignement et non des moindres, il a su faire adhérer toute son équipe à l’envie de gagner cette Coupe d’Afrique. En atteste, la hargne des joueurs, dont aucun n’a baissé la garde durant la compétition, pour faire entrer le Sénégal dans l’histoire.
Ce résultat historique doit être salué par tous, surtout au vu des retombées qu’il pourrait y avoir sur l’économie nationale.
Le secteur qui en tirera le plus gros avantage est celui du sport, de façon générale. L’économie du sport doit pouvoir y prendre son envol, impulser, créer et développer un véritable tissu économique constitué de Pme-Pmi structurées et formelles, pourvoyeuses d’emplois, au profit des jeunes et des femmes, autour des équipes, dans des secteurs aussi divers, allant de la création d’instituts de sport, à l’installation des salles professionnelles de sport, en passant par la production d’équipements et d’accessoires sportifs, jusque-là très dépendants des importations.
Les autres secteurs qui peuvent tirer parti de cette victoire sont, entre autres, le Tourisme avec tous ses effets induits dans les domaines de la Culture et de l’Artisanat, ainsi que les secteurs du Commerce et les Investissements directs étrangers (Ide). Aujourd’hui, le rayonnement du Sénégal est devenu une réalité, partout dans les cinq continents. Certains investisseurs ou hommes d’affaires chercheront à mieux connaître les forces, atouts et opportunités du Sénégal : sa position géographique, sa culture, la jeunesse de sa population (65% de la population a moins de 25 ans), les idéaux du Peuple sénégalais, le niveau d’avancée de sa démocratie, sa stabilité, la qualité de ses ressources et potentialités économiques, pour probablement venir le visiter ou y investir.
L’économie du sport ne doit pas être seulement l’apanage de l’Etat et des Collectivités territoriales. Il faut une approche inclusive et intégrée de développement des chaînes de valeurs ou filières sportives, avec le concours de tous les acteurs à la base (Fédération nationale, Equipe nationale, Equipes de Divisions 1, 2, Equipes des Nawétanes, Asc, etc.) et des partenaires, y compris les autres acteurs du secteur financier (banques, Sfd, fonds d’investissements, compagnies d’assurances, etc.).
Il faudra, pour cela, une nouvelle vision, avec des équipes-entreprises, où les joueurs perçoivent des salaires et bénéficient d’une protection sociale, avec une couverture maladie et un droit à une pension de retraite, conformément aux dispositions de l’Ohada.
Cette vision pourrait être traduite en une politique intégrée, bien articulée avec les nouveaux défis et opportunités du Pse, dans l’optique de créer un secteur privé beaucoup plus fort, dans le domaine du sport, avec des équipes évoluant en entreprises mieux structurées et formelles.
Ces entreprises du secteur des sports pourront générer des revenus substantiels nécessaires à leur fonctionnement et investissements. En effet, elles pourraient profiter des opportunités et soutiens que leur offre le Pse (Ppp, programmes de formalisation, appuis financiers, accompagnements sectoriels divers), pour diversifier leurs partenariats, étendre leurs activités bien au-delà du sport, dans les secteurs productifs de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche, voire dans le marché financier régional, avec l’offre d’un compartiment Pme, au niveau de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) et les possibilités d’y effectuer des placements financiers divers.