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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Enfin We Can

Enfin We Can

Le ballon n’est rond que pour les …cons ! Le sport, en un mot, n’est pas une panacée aux maux d’un pays. Les rebonds d’un ballon étant par nature fantaisistes, et ayant dû attendre les 8 jours nécessaires avant le « nguenté » de notre victoire pour lui donner un nom, c’est aujourd’hui que l’observation, les lectures, les analyses, les élucubrations, et les accaparements éhontés des uns et des autres de la victoire de nos « Lions de la Pachanga », me permettent de baptiser ce trophée et de le qualifier de « bienvenu ». Et à plusieurs titres…

Bienvenue, la confirmation que notre jeunesse avait faim de bonheurs et soif de ces joies, qui du fait de la ferveur partagée, marquent toute une génération du sceau indélébile d’un fait qui appartient à tous et que personne ne leur enlèvera jamais. Même si nous avons pu regretter quelques accidents graves et parfois mortels, de certains idiots excessifs, ou d’inévitables agressions, personne, à commencer par nos joueurs, n’oubliera jamais ces cortèges surréalistes, chargés de millions de Sénégalais, qui sont sortis de chez eux pour hurler de toutes leurs forces à leurs héros de Yaoundé : « Diarama… Dieureudieuf… Gacce Galama ! ». Ces jeunes gens au bord de la syncope, ont pu rester, sans avoir faim ni soif, sauf d’émerveillements, de 10 heures du matin à 2 heures de l’autre matin, jetant leur ivresse de bonheurs à la face d’un monde ébahi et d’un Sénégal communiant pour une fois dans une parfaite et sublime unité.

Bienvenue, cette leçon donnée par nos joueurs, que le travail, la persévérance, la discipline, la patience, l’abnégation, l’organisation et l’humilité associée à l’éducation, finissent toujours par porter leurs fruits. Cette victoire est celle de la patience, de la vision posée en 2010 par le comité de normalisation du football, par Mamadou Diagna Ndiaye, Augustin Senghor et autres Saër Seck, poursuivie par la politique des centres de formations et de la professionnalisation des clubs, entamée aux JO de 2012, avec déjà la bande à Sadio Mané emmenée par Séga Diouf et…déjà Aliou Cissé.

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Bienvenue à la conviction qui nous est apportée, que ce désir de bonheurs hurlé par des jeunes en liesse, doit être entendue, comprise et prise en compte par toute la classe politique, pouvoir et opposition confondus, mais qu’il appartient à ces jeunes de comprendre qu’il ne suffit pas de crier « Nous voulons du bonheur », mais qu’il est de leurs devoirs d’aller aussi le quérir en remplissant leurs cerveaux d’autres choses que les vulgaires tribulations de Mbathio Ndiaye et autres Aïda Diallo et de tous les chimpanzés qui peuplent la toile people et amusent la galerie. Ces jeunes ont vu des jeunes joueurs comme eux, qui s’expriment avec éducation, humilité, sérieux, syntaxe et correction, à contrario des propos à l’emporte-pièce, qui sortaient de la bouche des supporters lorsque les micros leur étaient tendus. L’expression de nos Lions fleuraient bon l’instruction, l’éducation, la responsabilité, et suscitait l’idée que notre jeunesse y décèle de l’exemplarité.

Bienvenue à la satisfaction de voir l’esprit républicain sortir grandi de cette victoire de nos Lions, avec un chef d’État qui invite des adversaires politiques à participer à la fête, ce que ces derniers firent avec une rafraîchissante élégance. Et les propos d’Aliou Cissé, disant comme un entraîneur politique, lorsqu’il lui fut demandé comment il avait vécu ces tombereaux de critiques qui se sont abattus sur lui durant 7 ans, que « non seulement il faut être exigeant envers tout entraîneur, mais au-delà du football, il faut être exigeant envers toute personne à qui une responsabilité publique est confiée ». Un ange passe… Ce sont des mots de l’entraîneur de football du Sénégal. Il part du football pour dire des vérités générales sur la situation nationale. Bienvenue décidemment…

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Bienvenue à la circonspection moqueuse qui a accueilli les élucubrations de Guy Marius Sagna, qui n’a pas compris que dans un tel moment, si on ne pouvait pas dire une chose liée aux bonheurs des Sénégalais, il convenait dès lors de fermer… sa gueule. Comme l’a si bien dit mon confrère Adama Gaye : « ne leur refusons aucun hommage ni récompense. Ce qui leur a été donné, en termes de millions de francs CFA ou de terrains, n’est rien, comparé à ce que leur parcours a rapporté financièrement au pays (plus de 100 millions de dollars, soit 70 milliards de francs CFA), en effets positifs sur la publicité autour de notre pays et, surtout, en matière d’élévation immatérielle du label Sénégal qui était, juste avant ce tournoi, passablement écorné ». D’autant que si, il avait été demandé à chaque Sénégalais chaviré de bonheur de mettre juste 1 000 frs dans une cagnotte pour récompenser les Lions, cette somme aurait multiplié par 3 ce que le gouvernement a alloué aux joueurs et à la délégation.

Même si, d’aucuns pensent qu’il aurait été judicieux de proposer ce pactole à l’augmentation de salaires de milliers de Sénégalais, leur permettant ainsi de faire face à l’augmentation drastique du coût de la vie, que le gouvernement tente en totale politique démagogique, de pallier à coûts de subventions au bénéfice d’une poignée de commerçants qui n’en demandent pas mieux, au lieu d’appliquer une vérité des prix en hausse du fait de l’après-Covid, sachant que même un kilo de sucre à 1 franc, ne peut être acheté par des personnes qui ne…travaillent pas.

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Alors, cette jeunesse a besoin de rêver ? Mazette !! Formez-la ! Instruisez-la ! Eduquez-la ! Et n’oubliez pas ce qu’elle vous a dit le 23 janvier… Elle peut tout aussi bien se rappeler à vos souvenirs funestes du mois de mars 2021. Et un million de Lions en colère, ça fait peur. Vraiment. À bon entendeur…Salah !!!







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