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Madame La PremiÈre Dame, ChÈre MarÈme

Madame La PremiÈre Dame, ChÈre MarÈme

Ce fut l’instant adoration. La minute affection. Le moment magnétique de la cérémonie d’inauguration du nouveau stade Abdoulaye Wade. Lorsque Macky Sall s’est emparé de sa plus belle voix et dégainé son plus beau sourire pour déclamer sa tendre adresse à Marème Faye. « Madame la Première Dame, chère Marème… » Une déclaration enflammée, lancée du haut du podium présidentiel, et qui va elle aussi enflammer le public.

Une infinie tendresse à laquelle l’étoile du palais, plus Madame tout le monde que Première Dame, a répondu avec un discret mais lumineux sourire qui a mis sous tension toutes les lumières du bonheur sur le visage de son président de mari. Nous avons été des millions de Sénégalais à nous être attendris de cette séquence des « Faye-Sall ». Avec comme bonus, ce fameux, si taquin et un brin coquin «…ah ! ci là bokk » de Macky à Marème qui nous a fait tous rire ou sourire.

Macky et Marème, la parenthèse enchantée

Cette délicate attention imbibée de douceur de monsieur pour madame, comme si le couple présidentiel était seul au monde, devant des dizaines de milliers de paires d’yeux tournés vers eux, a percé  le mur du son du bonheur sur le visage du chef de l’État.

Un moment de vertige romantique tout au sommet de l’État. Comme un épisode des « feux de l’amour » version politique et tropicale, coproduit par le couple présidentiel qui a visiblement enchanté les Sénégalais qui l’ont scruté et abondamment commenté sur les réseaux sociaux. Marème et Macky nous ont présenté cette belle séquence du couple heureux, l’image d’une agissante complicité que l’usure du temps et l’épreuve du pouvoir n’auront pas réussi à altérer.

Pendant ce temps-là, Sonko immergé à Ziguinchor

Alors question. Et si Macky Sall avait enfin retrouvé le chemin qui mène dans le cœur des Sénégalais, avec lesquels il était en quasi séparation de corps, tant la défiance de ses concitoyens, surtout la frange la plus jeune, était grande vis-à-vis du président de la République. La faute à Ousmane Sonko osent même certains sur les réseaux sociaux. Même si depuis, le leader du Pastef, immergé a Ziguinchor, a complètement disparu des écrans radar politiques avec l’alignement inespéré des planètes dont bénéficie actuellement le chef de l’État, porté par un état de grâce qu’il n’avait quasiment plus connu depuis sa première élection en 2012.

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Macky testé positif à « l’effet Marème ».

Il y a eu l’effet coupe d’Afrique. Certes, mais pas que. Alors, et si Marème était l’arme secrète de Macky. Elle qui fut une actrice éminente et le cerveau opérationnel de la conquête du pouvoir par son mari. Celle dont l’implication dans la construction politique du candidat Sall à l’assaut de la présidence de la République a été déterminante.

Et si c’était Marème, celle qui occupe et « remplit » si merveilleusement bien depuis bientôt 10 ans le moelleux fauteuil de Première dame, qui fait aujourd’hui regagner Macky Sall, la confiance et l’amour des Sénégalais.

Et si c’était l’affection des Sénégalais pour l’épouse du chef de l’État qui est en train de conférer à son mari une bienveillance qu’il avait perdue de longue date.

Et si c’était la popularité jamais démentie de Marème Faye qui a les faveurs de presque tous les Sénégalais, sa capacité à séduire, sa propension à parler aux Sénégalais plus qu’au Sénégal, qui ont amélioré et humanisé l’image d’un mari rigide, peu souriant ayant oublié de mettre un zeste de gaieté au poste de commande de la gouvernance de ses émotions et du pays.

Un président en lévitation

Dimanche 6 février 2022. Et soudain le protocole vole en éclats lorsque « Sané Madio » marque le penalty qui sacre le Sénégal. Le président fracasse l’armure. Impossible de le tenir. Impossible surtout d’échapper à ces scènes d’extase présidentielle avec un chef de l’État ivre de bonheur, sautillant, chavirant. Macky Sall comme nous ne l’avions jamais vu. Instant presque mythique à jamais indissociables du premier triomphe continental de l’équipe nationale de football.

Le président s’est mis soudainement à nous ressembler et à nous rassembler. Jusque dans ses discours en vert-jaune-rouge pour l’occasion, sans aucune nuance de marron-beige. Son allocution à l’aéroport à l’accueil des Lions, ses propos lors de la réception au Palais par les mots choisis, ont été ceux d’un père de la Nation retrouvé d’un peuple qui pendant longtemps, n’avait plus de figure tutélaire dans laquelle il pouvait s’incarner. Les Sénégalais ont préféré rester orphelins que d’avoir un chef de famille sans empathie, incapable d’établir une relation affective avec ses enfants comme l’avait si merveilleusement réussi Abdoulaye Wade.

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Mais mieux vaut tard que jamais. Aujourd’hui, Macky Sall semble bien vouloir purger les péripéties malheureuses du passé, réprimer sa propre caricature de président des foucades et des oukazes. Comme s’il voulait afficher un nouveau profil de rassembleur et se débarrasser de celui d’un chef sectaire d’un parti en quasi banqueroute politique.

Tous les Sénégalais sont restés extatiques le 7 février dernier lors du sacre de nos Lions, en regardant les images historiques de communion entre un pays et son équipe nationale, entre un président à l’unisson avec ses concitoyens.

Franchement, qui n’est pas d’accord qu’on aurait presque tous aimé que s’arrête le temps, mais que continue cet instant magique où il a fait beau être sénégalais. Au-delà de nos statuts sociaux, de nos colorations politiques, de chapelles confrériques, de nos cnosx confessionnels ou de nos origines ethniques.

Et que dire de l’inauguration du nouveau stade Abdoulaye Wade. Un autre moment d’histoire où nous avons semblé faire qu’un. Ce moment où le Sénégal a rayonné, brillé et irradié le monde quelques jours seulement après avoir ébloui la planète avec sa victoire magistrale à Yaoundé.

Si Macky Sall veut rester dans l’histoire…

N’en déplaise aux esprits outrés, le Sénégal est un grand pays. Nous sommes un grand peuple. Le mandat que les Sénégalais ont donné à Macky Sall est justement celui de la grandeur de notre Nation.

Que devrait donc faire le président de la République pour maintenir cette flamme de l’exception voire de « l’exceptionnalisme » sénégalais ? Sinon se muer en commandeur d’une République dont il incarne l’âme, l’esprit, la stabilité et porte les espérances. L’épaisseur de la trace qu’il laissera dans l’histoire du Sénégal dépendra justement de son aptitude à en défendre les idéaux les plus républicains, en faisant de la primauté de l’intérêt national sur l’intérêt partisan, le moteur politique de sa gouvernance.

S’il veut marquer de son empreinte l’histoire de notre pays et faire l’admiration des Sénégalais, c’est le moment ou jamais pour Macky Sall, de revenir aux fondamentaux originels qui l’ont propulsés à la tête de l’État avec sa devise magique : « la patrie avant le parti », devenu son slogan de campagne et le symbole de sa promesse de gouvernance.

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S’il veut infuser dans le cœur des Sénégalais, se mettre à la hauteur de l’Histoire, s’écrire un destin post présidentiel à l’image d’un Abdoulaye Wade toujours adulé par son peuple, il doit penser à recentrer sa vision de l’exercice du pouvoir et retrouver les accents de son fameux discours du 8 mars 2022. « Nous sommes une seule famille, unie par une histoire qui nous assigne un destin commun…Nous sommes une seule famille, et nul d’entre nous ne peut avoir un destin séparé́ de celui la nation sénégalaise…Je voudrais vous dire que je comprends vos inquiétudes et vos préoccupations. » Une prise de parole à la tonalité exceptionnelle au lendemain des émeutes de mars 2021, un discours fort qui nous a fait nation ce jour là.

Rassembler les Sénégalais exige une grandeur politique. La grandeur politique du président passe aujourd’hui par le règlement au plus vite des gros dossiers politico-judiciaires. Notamment ceux de Karim Wade et de ses co-condamnés, celui de Khalifa Sall, et vider sans plus tarder les cas Ousmane Sonko et Barthélémy Dias. L’éventuelle amnistie de Karim et Khalifa, qui demeure une hypothèse que beaucoup de Sénégalais commencent à scénariser, pourrait justement faire partie des points culminants de son passage à la tête du Sénégal. Sur tous ces dossiers, le président devrait très rapidement parapher ses intentions. A deux ans de la fin de son mandat, le chef de l’État doit s’attacher à l’esprit que le moment est venu pour lui de s’extirper du piège des transactions et des instrumentalisations politiques et faire du « Sénégal uni » le totem de sa fin de mandature.

Si Abdoulaye Wade est resté et restera à jamais une passion sénégalaise, Macky Sall a tout pour devenir un destin bien sénégalais. Toutes choses qui ne tiennent qu’à lui.







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