De nombreuses voix se font entendre en Europe et aux États-Unis, et à travers les ambassades ukrainiennes et autres officines ad hoc dans le reste du monde, pour appeler à l’armement de l’Ukraine et au recrutement de brigades internationales pour aider la résistance de ce pays. Celles, en particulier, qui appellent à l’internationalisme, terme bien connoté, et aux volontaires pour aller combattre en Ukraine les retrouveront encadrés dans les milices qui seront essentiellement dirigées par les néo-nazis, même s’ils ne sont qu’une minorité, les seuls véritablement organisés et formés en dehors de l’armée régulière.
On sait ce qu’une minorité bien organisée et décidée peut assurer comme puissance. Sans parler des mercenaires intégristes musulmans qui sont devenus bien nombreux dans le mercenariat et que nos chers amis et alliés de la Turquie et des pays du Golfe se feront un plaisir d’y envoyer.
Les « Agences de sécurité » sont autant de milices privées et sont massivement utilisées dans toutes les guerres actuelles, et ce depuis deux à trois décennies, partout dans le monde où les puissances européennes, américaines et autres nations du Golfe sont impliquées. Ces milices sont toutes proches de la droite extrême à l’extrême droite.
Ceux et celles qui condamnent, à juste raison, la Russie pour son invasion de l’Ukraine, mais en oubliant ou minimisant, à tort, les provocations, les faits accomplis et les sanctions des États-Unis et d’anciens pays du bloc soviétique, et en appelant, par « internationalisme », à armer l’Ukraine et y envoyer des volontaires pour combattre, ne mesurent pas le danger de la dynamique que nourrissent cette attitude. Que ceux et celles qui se rangent aux côtés des États-Unis et des va-t-en guerres européens y trouvent leur compte, cela s’entend. Mais ceux, qu’ils ou elles soient écologistes, de la gauche radicale, voire d’anciens militants d’extrême-gauche, et c’est un comble, disent leur faillite idéologique, malgré tous les bons sentiments qu’ils affichent et toutes les entourloupettes de leurs argumentaires organisés selon la nouvelle grille en vogue démocratie contre dictature en lieu et place de civilisé contre arriéré et/ou obscurantiste aujourd’hui par trop éculé.
L’Europe, dans son ensemble et essentiellement, Russie comprise, l’Afrique son tour avec le retour de ses mercenaires rentrés au pays, si une telle dynamique devait s’amplifier, en payeraient le prix. Et il ne serait pas seulement désastreux comme il l’est suffisamment déjà.
Scandre HACHEM