Jamais, jusque-là, l’Armée nationale n’avait mobilisé autant de forces d’élite dans une opération que pour celle en cours en Casamance. Et précisément dans le Nord-Sindian où des compagnies de parachutistes, de commandos et d’artilleurs appuyées par des avions de chasse, de bombardement et de reconnaissance déversent un déluge de feu sur des bases rebelles. Cette offensive de grande ampleur en zone rebelle vise à laver l’affront que le chef de gang Salif Sadio avait infligé aux braves soldats de la Cédéao en Gambie à travers la prise d’otages et le meurtre de militaires sénégalais en opération de maintien de la paix sous bannière communautaire en Gambie. « Le Témoin » félicite le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, pour avoir exaucé les vœux des citoyens c’est-à-dire lancer l’assaut final contre ces ex-rebelles indépendantistes ayant dérivé vers des activités maffieuses de trafic de chanvre indien et de coupe clandestine de bois. Entre autres…
Dans un entretien accordé à une radio allemande, le président Macky Sall s’était d’abord félicité du dénouement heureux de l’affaire des soldats sénégalais capturés par Salif Sadio, l’un des chefs rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) « Permettez-moi de remercier toutes ces personnes qui ont rendu cette libération possible ! » avait-il déclaré avant de manifester sa détermination à lutter contre le trafic de bois, notamment en Casamance. « Quel que soit le prix à payer, le Sénégal va préserver ses forêts » avait vigoureusement martelé le chef de l’Etat. En saisissant cette balle de guerre au rebond, « Le Témoin » avait souhaité que la mort de nos soldats en mission de la Cedeao ne soit pas passée par pertes et profits au nom d’une soidisant paix en Casamance. Nous ne savions pas si bien dire puisque que le Chef suprême des armées a exaucé nos vœux de citoyenneté en donnant l’ordre de déclencher des opérations de sécurisation et de démantèlement des bases rebelles en Casamance. Résultat : une opération de sécurisation d’une ampleur inédite en Casamance puisque jamais, auparavant, l’Armée n’avait mobilisé autant de forces d’élite que durant celle en cours dans le Nord Sindian, c’est-à-dire dans le département de Bignona et plus précisément dans la zone frontalière avec la Gambie. Depuis dimanche, des compagnies de paras, de commandos, d’artilleurs ainsi que des éléments du 3e Bataillon d’Infanterie sont déployées dans cette partie de la Casamance. Appuyés par des avions de chasse, de bombardement et de reconnaissance, nos braves soldats sont en train de mener des opérations de ratissage et de sécurisation ponctuées par des tirs d’obus. Ces intenses pilonnages à l’artillerie lourde relayés par des mitrailleuses sont perceptibles à plus de 50 km à la ronde, nous confie un habitant de la zone. « Cette puissance de feu a fait fuir les populations civiles vers les villages frontaliers en Gambie. Bien que les populations soient épargnées par l’Armée, elles ont peur des détonations et autres déflagrations. Il est vrai que les enjeux de paix et de sécurité en valent la chandelle ! Et surtout pour les paisibles paysans que nous sommes et qui cohabitons dans la peur avec des rebelles, des narcotrafiquants, des coupeurs de route etc » a indiqué ce villageois joint par « Le Témoin ».
Faut-il capturer Salif Sadio mort ou vif ?
L’offensive d’envergure menée en ce moment par l’Armée vise surtout à laver l’affront que le chef de gang Salif Sadio avait infligé aux sept soldats de la mission de la Cedéao en Gambie qu’il avait capturés après avoir tué quatre de leurs camarades. Un affront que les autorités de l’Armée ont juré de laver. Avec des moyens impressionnants ! Sur le terrain, en tout cas, la progression des différentes unités engagées dans l’opération est fulgurante. En moins de quarante-huit heures, nous révèle-t-on, elles ont déjà démantelé plusieurs bases rebelles. Des bases arrière dans les villages de Diounor, Djilanfar, Tampindour, Karounor, Kapa et autres sanctuaires près de la frontière avec la Gambie. De jour comme de nuit, nos soldats multiplient les opérations de ratissage pour déloger et traquer les bandes de voyous qui entretiennent une économie criminelle tournant autour du trafic illicite de noix d’anacarde et de chanvre indien mais aussi de la coupe illégale de bois et de la contrebande de marchandises. Sans compter les braquages en tous genres. Selon de nombreux observateurs et médiateurs interrogés par « Le Témoin », si la solution à l’insécurité et à la criminalité en Casamance doit forcément passer par la capture mort ou vif de Salif Sadio, il faudrait en passer par là ! Des observateurs et médiateurs qui semblent lassés, épuisés et dépités par des négociations à n’en plus finir. Ce, depuis plus de quarante (40) ans ! Des négociations de paix souvent matérialisées par des cessez-le-feu toujours rompus, torpillés et sabotés par des maitres chanteurs, des ravisseurs, des braqueurs et autres affairistes. En choisissant de rompre de la manière que l’on sait — le meurtre de quatre soldats accompagné d’une prise en otages de sept autres — un cessez-le-feu tacite qui était observé depuis l’accession du président Macky Sall au pouvoir en 2012, le chef de guerre Salif Sadio a donc déclaré la guerre au Sénégal. Et doit en assumer toutes les conséquences !
Diplomates de brousse, pas de drapeau blanc !
Rappelons-le, en pleine forêt d’un village frontalier situé entre la Gambie et le Sénégal, sept militaires sénégalais du contingent de la Cedeao avaient été capturés par le chef rebelle Salif Sadio avant d’être libérés. Sains et saufs ! Au cours de l’embuscade dans laquelle ils étaient tombés, quatre « Diambars » avaient perdu la vie. Certes, nous avions tous salué les fruits des négociations diplomatiques ayant abouti à la libération des otages. Des tractations secrètes dont le seul objectif, dans le cas d’espèce, était le sauvetage de vies humaines. Dans ces affaires de prises d’otages, en effet, la diplomatie « parallèle » est le meilleur moyen d’aboutir à une issue heureuse. Et apparemment, Dakar s’était mis à l’écart des négociations ayant débouché sur la libération de nos soldats. La raison en était sans doute que le président de la République était dépité et dégoûté par les agissements audacieux et criminels des « combattants » du Mfdc. En réalité, des malfaiteurs agissant en bandes organisées, qui pillent les boutiques, coupent les routes, braquent les automobilistes, attaquent les forces républicaines, déciment les forêts et se livrent à la culture de cannabis.
Face à ces provocations et exactions du Mfdc, on se demandait d’ailleurs si notre pays disposait réellement d’une puissance de feu capable de rétablir l’ordre républicain dans cette région naturelle où sévit ce mouvement ? Et pourtant, le Sénégal dispose de redoutables outils de guerre comme l’atteste son rang de première puissance militaire sous régionale. Seulement quand il s’agit de la zone militaire n° 5 (Casamance), l’Armée semblait toujours avoir les gâchettes verrouillées et les canons bouchés par l’autorité politique. Mais vu la détermination et l’engagement dont l’Armée fait montre actuellement en zone rebelle, nous sommes convaincus que tout cela appartient au passé. Toujours est-il que cette fois-ci, le président de la République Macky Sall, chef suprême des armées, s’est donné les moyens pour faire comprendre aux fossoyeurs de la paix que force restera à l’Armée ! Souhaitons que les « Monsieur-Casamance » et autres diplomates de brousse ne vont pas freiner les opérations militaires pour des négociations « pompiers », histoire de sauver les têtes de Salif Sadio et sa bande de ravisseurs. On sait en effet que ces drôles de médiateurs n’ont l’habitude de brandir le drapeau blanc (Cessez-le-feu) que lorsque les rebelles sont en mauvaise posture. Des rebelles qui, dès que l’Armée retire ses unités, reconstruisent leurs sanctuaires et reconstituent leurs « forces » de nuisance avant de recommencer leurs rackets, leurs exactions, leurs vols, leurs trafics, leurs kidnappings etc. Une chose est tristement constatée, la pagaille, l’anarchie, l’impunité et le banditisme ont trop duré en Casamance. Et surtout dans le Nord-Sidian abritant des villages frontaliers avec la Gambie voisine, un pays receleur de malfaiteurs. Pour notre part, nous disons à nos militaires ceci : Allez les Jambaars, ramenez-nous la « Can de la Sécurité 2022 » ou le « Trophée de Guerre » à l’effigie SS (Salif Sadio) !